Meurtre de Matisse : des milliers de personnes se réunissent à Châteauroux pour une marche blanche
Près de 8 000 personnes ont participé, samedi 4 mai, à Châteauroux, une marche blanche en hommage au jeune Matisse, 15 ans, tué par un adolescent du même âge le 27 avril. L'événement s'est tenu à l'appel de la famille, qui refuse toute récupération politique. Sous une éclaircie, la place La Fayette dans le centre-ville était noire de monde, avec, parmi les nombreuses personnes présentes, des élus, portant des roses blanches ou roses. Certaines personnes avaient revêtu des tee-shirts avec des loutres, une référence au surnom de Matisse donné par son père Christophe Marchais.
Les parents de Matisse se tenaient en tête du cortège, silencieux, derrière une banderole à l'image de leur fils. Les commerces étaient quasiment tous fermés et beaucoup avaient sur leur vitrine une photo de l'adolescent ou d'une loutre. Le besoin de faire "quelque chose" s'est imposé pour les professionnels de la restauration de Châteauroux, explique Delphine Chambonneau, propriétaire d'un salon de thé dans le centre-ville. Matisse était apprenti cuisinier au CFA de l'Indre et son père est propriétaire d'un restaurant.
Malgré l'appel notamment du père de Matisse à se garder de toute récupération politique, un groupuscule d'ultradroite a déployé des banderoles devant la mairie vendredi soir. Selon le préfet de l'Indre, Thibault Lanxade, l'opération a été "très rapide". "Ils étaient une dizaine. Ils ont déroulé leurs banderoles et sont repartis". L'action a été revendiquée par le groupuscule Animus Fortis sur son compte X.
Plusieurs coups de couteau lors d'une "rixe"
L'adolescent a succombé à ses blessures le 27 avril, après avoir reçu plusieurs coups de couteau lors d'une "rixe" survenue dans le quartier Saint-Denis, selon la procureure de la République de Bourges. Son agresseur présumé a été mis en examen lundi soir pour "meurtre" et placé en détention provisoire, et sa mère, âgée de 37 ans et soupçonnée d'avoir "asséné des gifles à la victime" blessée, a été mise en examen pour "violences volontaires sur personne vulnérable".
Le meurtre de Matisse survient après une nouvelle vague de violences entre jeunes et en pleine campagne pour les élections européennes. Dans ce contexte, la nationalité afghane des deux mis en examen (en situation régulière en France) a conduit plusieurs figures de la droite et de l'extrême droite à dénoncer la "politique migratoire" du gouvernement. Depuis plusieurs jours, Christophe Marchais ne cesse pourtant de mettre en garde : "Ne mélangeons pas tout. Faites attention à tous les bords de droite ou d'ailleurs qui s'approprient ce genre de chose", a-t-il déclaré au micro de RTL.
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