Mort de Thomas à Crépol : ces éléments de l'enquête qui montrent la complexité du dossier
Après la mort de Thomas, 16 ans, dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 novembre à Crépol, dans la Drôme, la question d'un crime raciste a rapidement été soulevée, notamment au niveau politique par l'extrême droite. Les investigations des enquêteurs, dont certaines, révélées lundi 4 décembre par Le Parisien-Aujourd'hui en France et dont franceinfo a eu confirmation, montrent que les choses sont beaucoup plus complexes.
Neuf suspects ont été mis en examen dans cette affaire. Parmi les principaux suspects, ceux soupçonnés d'avoir porté le coup de couteau fatal à Thomas, l'un d'eux a 22 ans et s'appelle Ilyès, prénom d'origine arabe. Un deuxième, âgé de 17 ans, porte, lui, un prénom d'origine française, qu'on ne peut pas révéler puisqu'il est mineur, tout comme celui de son petit frère, qui est d'ailleurs en fuite depuis les faits.
La description physique de ces trois suspects faite par les témoins complique le travail des gendarmes car tous ont les cheveux longs. La coupe de cheveux d'Ilyès est possiblement le déclencheur de cette fin de soirée tragique. Le suspect raconte la moquerie d'un jeune rugbyman de Crépol, qui tire sur sa chevelure au moment où passe la chanson Tchikita du rappeur Jul, chanson qui parle d'une jeune femme. C'est le début de l'altercation. Ce rugbyman a été entendu, par au moins une amie, dire qu'il avait envie de taper "des bougnoules".
Une quinzaine de jeunes arrivent plus tard dans la soirée
L'enquête est loin d'être terminée sur le déroulé de cette soirée et sur les motivations des uns et des autres. Ce que l'on sait, c'est qu'au moins quatre jeunes de Romans-sur-Isère ont participé à une bonne partie de la fête du village dans la salle des fêtes sans poser de difficulté, d'après une bonne partie des participants interrogés par les enquêteurs. D'autres participants évoquent au contraire leur air défiant. Le reste de la troupe est arrivé un peu plus tard : au total, une quinzaine de jeunes arrivés à bord de trois à cinq voitures, certains armés de couteaux d'après des témoins.
Neuf participants ont fait part aux gendarmes de propos "hostiles aux blancs". Mais le procureur de Valence répétait à franceinfo, lundi 4 décembre dans la soirée, qu'à ce stade, les éléments ne sont pas suffisants pour parler d'un crime raciste. Il ne se l'interdit pas pour autant. Simplement, l'enquête est loin d'être terminée.
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