Michèle Alliot-Marie prête à des modifications sur Edvige
Ca s'appelle lâcher du lest. Après avoir expliqué l'innocuité du fichier de renseignement Edvige, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, avoue à demi-mot qu'il existe une marge de progression.
_ Pour tenter d'apaiser la polémique qui enfle depuis une semaine, la ministre de l'Intérieur se dit aujourd'hui prête à donner des garanties. Elle va notamment proposer aux associations, en lutte contre Edvige, le principe d'un "droit à l'oubli" pour les mineurs.
Ce contre-feu apaisera-t-il les opposants de plus en plus nombreux à Edvige ? La pétition lancée sur internet par le collectif “non à Edvige” a déjà atteint les 125.000 signatures. Ses initiateurs ne s'attendaient pas à un tel chiffre.
Au sein même du gouvernement, la cacophonie s'amplifie. Dernière charge en date, celle de la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, qui s'interrogeait ce matin sur Europe 1. Elle reste notamment perplexe sur la possibilité de faire référence aux orientations sexuelles, même indirectement : “la question des données relatives à une orientation sexuelle m'interpellent plus que tout autre. Une de mes priorités à l'internationale est une initiative de dépénalisation universelle de l'homosexualité”, explique-t-elle.
Hier, c'était l'entourage du secrétaire d'Etat au commerce, Hervé Novelli, qui exprimait ses doutes, après le ministre de la Défense, Hervé Morin, rappelé à l'ordre par François Fillon.
La présidente du Medef, Laurence Parisot a elle aussi rejoint le concert des sceptiques.
Ces inquiétudes sont le reflet de l'angoisse du fichage, sentiment partagé par de nombreux Français. De plus en plus de citoyens demandent d'ailleurs, via la CNIL, à savoir s'ils sont fichés par les autorités, et si oui, d'accéder à leur dossier.
Le décret créant le fichier Edvige est paru le 1er juillet. Depuis, plusieurs recours pour obtenir son annulation ont été déposés auprès du Conseil d'Etat.
Grégoire Lecalot, avec agences
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