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Mort d’Angèle : après l’horreur, la colère

Après la mise en examen de la mère d’Angèle, cette petite fille de quatre ans découverte morte en début de semaine au domicile familial, la porte-parole de l'association Enfance et Partage dit toute sa révolte face à l’immobilisme des pouvoirs publics pour protéger les enfants victimes de maltraitance.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Angèle, quatre ans, a été retrouvée morte lundi dans cette maison de Saint-Georges-de-Pointindoux, en Vendée, où elle résidait avec sa mère et le compagnon de cette dernière. Son corps portait des "traces évocatrices de violence" © Maxppp)

La mort d’Angèle, retrouvée étranglée au domicile familial dans un village près de la Roche-sur-Yon aurait-elle pu être évitée ? C’est en tout cas la question que pose aujourd'hui Christiane Ruel, porte-parole d'Enfance et Partage, qui estime que depuis l'affaire Marina, 8 ans, martyrisée par ses parents en 2009, rien n'a été fait pour renforcer la protection des enfants victimes de maltraitance.

Des préconisations restées "lettre morte"

"Lors de l’affaire Marina, nous avons porté plainte contre l’Etat parce que justement, nous nous étions aperçus des divers dysfonctionnements. Ensuite, nous avions demandé l’ouverture d’une commission parlementaire, ce qui nous a été refusé. Le défenseur des Enfants avait demandé un rapport, qui a été fait, qui est parfait, il y a douze préconisations très simples à mettre en place… et voilà, c’est lettre morte ", s’émeut Christiane Ruel.

Christiane Ruel : "Ce qui est révoltant c’est que tout le monde s’émeut quand un enfant décède et on a l’impression que rien ne bouge"

Le père avait alerté les services sociaux

Le père d’Angèle, séparé de la mère de l’enfant depuis ses 18 mois, avait pourtant alerté les services sociaux du Val-de-Marne, où résidaient Angèle et sa mère fin 2011. Mais la situation de la fillette, alors accueillie dans une crèche de Limeil-Brévannes, n’avait pas été jugée alarmante. "Rien ne pouvait laisser supposer une maltraitance ", a assuré à l’AFP Michèle Créoff, directrice générale adjointe du Conseil général du Val-de-Marne, chargée de la famille et l'enfance. "L'enfant se développait bien " et la mère "avait de bons réflexes ". L’enquête est classée sans suite un mois plus tard. Le père sollicite alors l'aide du Conseil général de Charente-Maritime où il réside. Mais Angèle reste aux mains de sa mère. Au déménagement de cette dernière en Vendée, les services sociaux perdent la trace de l’enfant.

Actes de barbarie

Le corps de la petite Angèle, retrouvé sans vie lundi, portait "de nombreuses traces de coups" et des morsures. Ses cheveux ont été arrachés en plusieurs endroits et elle présentait des brûlures au deuxième degré sur 30% à 35% de sa surface, provenant de douches brûlantes données par punition.

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