: Vidéo "Fuir la Palestine à tout prix"
Le 20 juillet dernier, dans le cadre de l'opération "Bordure protectrice", Israël a bombardé le quartier de Chajaya, dans la bande de Gaza. Pour les survivants, il faut quitter le pays. Seule solution, les tunnels souterrains qui les relient à l'Égypte. Extrait de l'émission "Complément d'enquête".
L'horreur règne à Chajaya, quartier en ruines de la bande de Gaza. Le 20 juillet dernier, plus de 140 Palestiniens, en majorité des civils, ont trouvé la mort, dont 70 dans ce seul quartier. Une journée sanglante.
Pour Israël, qui a ordonné l’offensive, ce quartier est une zone où le Hamas aurait placé ses roquettes, ses centres de commandement, mais surtout ses tunnels souterrains qui relient la bande de Gaza à l’Égypte.
Immeubles à terre, débris, la mort rôde à travers ces montagnes de ruines. Les équipes de Complément d’enquête se sont rendues sur cette terre qui ne trouve pas la paix. Le 2 septembre dernier, 200 Palestiniens ont fui leurs maisons, dans l’espoir de trouver une vie meilleure. Leur aller sans retour a débuté au nord de la bande de Gaza, vers Rafah, la frontière égyptienne, gardée par les militaires israéliens.
La mer Méditerranée, mer cimetière
Seul espoir pour ces candidats à l'exil, les tunnels souterrains, malgré les dangers qu’ils encourent. Ces galeries creusées dans le sable sont soutenues par des frigos qui longent ce couloir de la mort long de 1 km. C’est à plat ventre que les hommes, les femmes et les enfants ont rampé jusqu’à la lumière.
Une fois ce calvaire passé, la route est encore longue. Depuis l’Égypte, ils embarquent sur des bateaux clandestins. Destination finale, l’Europe, pour les plus chanceux d’entre eux. Car en réalité, leur route prend souvent tragiquement fin en pleine mer Méditerranée. Depuis le 1er janvier 2014, plus de 3 000 clandestins ont péri noyés.
"Le bateau a coulé en 30 secondes"
Retour sur un naufrage tragique. En septembre, ce sont près de 500 migrants qui sont morts noyés. Leur embarcation de fortune a coulé en mer Méditerranée. L'un des huit rescapés, Mamoun, un jeune Palestinien, témoigne : "Le bateau a coulé en trente secondes. J’ai retrouvé le corps de mon neveu qui flottait à la surface. Je n’ai rien pu faire", dit-il, désemparé.
Ces migrants qui espèrent atteindre les côtes européennes et commencer une vie nouvelle font aveuglément confiance à des passeurs. Loin de l'aide charitable et désintéressée, ces derniers sont à la tête d’un véritable business illégal qui repose sur le désespoir humain. Les journalistes de Complément d’enquête sont allés à leur rencontre en Tunisie. L’un d’eux a accepté, pour la première fois, de témoigner à visage découvert.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.