Gaza : journée la plus sanglante dans les deux camps depuis le début de l'opération
Plus de 100 Palestiniens ont été tués et treize soldats israéliens sont morts dans l'offensive.
Le dimanche 20 juillet a été le jour le plus meurtier depuis le début de l'opération "Bordure protectrice" menée par Israël à Gaza. Alors que l'offensive terrestre s'est intensifiée, une centaine de Palestiniens sont morts, notamment dans le quartier gazaoui de Chajaya. Côté israélien, l'armée a annoncé le décès de treize soldats, deux fois plus que ses pertes en 13 jours de conflit.
Elle avait prévenu de l'intensification de son offensive terrestre, lancée jeudi, pour neutraliser les tirs de roquettes et les tunnels du Hamas. Résumé.
Le bombardement le plus meurtrier à Gaza en 5 ans
Plus de 430 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de l'offensive militaire israélienne le 8 juillet, dont au moins une centaine en une journée dimanche. Un bombardement à Chajaya dans la banlieue de Gaza a été particulièrement meurtrier, tuant au moins 62 personnes, plus que les bilans quotidiens enregistrés depuis le 8 juillet. Parmi les tués figurent 17 enfants, 14 femmes et quatre personnes âgées, a déclaré le directeur de l'hôpital de Chifa, Nasser Tattar. Il s'agit de l'attaque aérienne la plus meurtrière en cinq ans sur Gaza.
Par ailleurs, huit Palestiniens ont été tués et 15 autres blessés par une frappe aérienne visant un immeuble d'habitations dans la soirée. Peu avant ce bombardement, une adolescente de 15 ans a été tuée, et quatre autres Palestiniens blessés par des tirs d'artillerie israéliens à Beit Lahiya, dans le nord du territoire et un homme a péri dans une frappe israélienne à l'est de Khan Younès, dans le sud de l'enclave palestinienne.
Alors que l'ONU à Gaza accueille 81 000 réfugiés, le gouvernement palestinien a condamné un "massacre atroce" et appelé la communauté internationale a "réagir immédiatement à ce crime de guerre". "Le bombardement brutal et l'offensive terrestre à Chajaya sont des crimes de guerre contre les civils palestiniens et une escalade dangereuse qui pourrait avoir de lourdes conséquences", a estimé de son côté la Ligue arabe.
Une trêve non respectée
La trêve n'aura duré qu'une demi-heure contre deux heures prévues à l'origine. Elle devait permettre l'évacuation des victimes du pilonnage israélien sur le quartier de Chajaya. L'armée israélienne a accusé le Hamas d'avoir rompu cet pause humanitaire et dit avoir riposté à des tirs de la formation palestinienne dans ce secteur.
"Une fois de plus, le Hamas rompt un cessez-le-feu. Celui-ci était négocié par le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) pour une pause humanitaire. Tsahal réplique en conséquence", a annoncé le porte-parole de l'armée israélienne, Peter Lerner, sur Twitter.
Et l'armée de se défendre : "Chajaya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de commandement. Cela fait des jours que nous avons mis en garde les civils de Chajaya qu'ils devaient évacuer. Le Hamas leur a ordonné de rester, c'est le Hamas qui les a mis dans la ligne de mire."
Treize soldats israéliens tués
Dans les rangs israéliens, 13 soldats de la brigade Golani ont été tués ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza, portant à 18 le nombre de militaires morts depuis le début de l'offensive "Bordure protectrice". L'armée a aussi comptabilisé au moins 55 blessés. C'est le bilan le plus lourd pour les forces israéliennes depuis 2006. En outre, deux civils israéliens sont morts depuis le lancement de l'opération.
"Nous savons que lors des combats il y a des pertes, et nous savons que notre devoir est d'accomplir nos missions. C'est ce qu'on fait et nous allons continuer", a déclaré le chef d'état-major de l'armée, Benny Gantz. De son côté, Benjamin Netanyahu a martelé que le soutien international à l'opération israélienne à Gaza était "très fort".
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