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Nouvelle étape pour le projet de loi sur les criminels "dangereux"

Le projet de loi sur la "rétention de sûreté" passe cet après-midi devant le Sénat. Il prévoit que les criminels dits dangereux, tueurs ou violeurs en série, pédophiles, puissent être enfermés dans des "centres médico-judiciaires" après leur peine de prison. Déjà édulcoré par la commission des lois du Sénat, le texte continue de faire débat.
Article rédigé par franceinfo
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Avant même de l'examiner en séance, les sénateurs ont passé un coup d'éponge sur le projet de loi de Rachida Dati. Il avait été musclé par son rapporteur, le député UMP Georges Fenech. Principale disposition rajoutée : la rétroactivité de la loi. La rétention de sûreté devait s'appliquer aux détenus qui purgent actuellement leur peine. C'est sur ce point que la commission des lois du Sénat a tiqué.

Sur le fond, les sénateurs n'ont pas modifié l'esprit de la loi. La rétention de sûreté reste à l'ordre du jour. Elle concerne les détenus condamnés à au moins 15 ans de prison, jugés “dangereux” et par conséquent, susceptibles de récidiver. Le texte vise particulièrement les violeurs ou tueurs en série et les pédophiles. Après leur peine de prison, ils pourraient être envoyés dans des “centres médico-judiciaires” pendant une durée d'un an renouvelable autant de fois que jugé necessaire.

Tout comme le syndicat de la magistrature, classé à gauche, l'Observatoire international des prisons ne se satisfait pas des retouches apportées par les sénateurs. Pour le porte-parole de l'ONG, Patrick Marest, le projet relève d'une “logique d'élimination”. La ligue des droits de l'Homme s'inquiète d'une “peine de prison à vie sans jugement”.

A l'inverse, le syndicat de police Synergie (second syndicat de policiers) se félicite du projet et raille les réactions “de certaines organisations qui préfèrent vilipender le viol supposé de certains dogmes sans se soucier des réponses pragmatiques à apporter aux viols et aux meurtres (...) commis par des récidivistes que la prison n'a en rien désarmé”.

Un rassemblement contre le projet aura lieu cet après-midi devant la Sorbonne, à Paris.

Grégoire Lecalot, avec agences

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