"J'ai trouvé refuge dans la cage d'escalier d'un immeuble" : des Strasbourgeois témoignent après la fusillade dans le centre-ville
La police a bouclé le centre-ville mardi soir et cantonné les personnes présentes sur place dans les bars.
Plusieurs coups de feu ont été tirés dans le centre-ville de Strasbourg, rue des Orfèvres, à proximité d'un des marchés de Noël, mardi 11 décembre aux alentours de 20 heures. Le bilan provisoire est de trois morts et 12 blessés, dont six en urgence absolue, a annoncé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. L'auteur présumé des tirs a été identifié et reste toujours activement recherché ce matin.
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L'hyper-centre de la ville a été complètement bouclé par les forces de l'ordre et confiné jusqu'à environ 1 heure du matin mercredi. Franceinfo et France Bleu Alsace ont pu contacter des Strasbourgeois qui se trouvaient sur place au moment où s'est déroulée la fusillade. "C’était vers 20 heures. J’étais dans le magasin de mon amie et on a entendu des coups de feu. On a vu par la suite plein de gens courir dans le sens opposé", témoigne Valentin.
On a attendu un petit peu avant de sortir et puis on est allés voir dans la rue juste à côté et il y avait deux ou trois personnes au sol qui ne bougeaient plus.
Valentinà franceinfo
"Ça devait être au moins un homme de par ses chaussures. Il y en avait un qui était sur le ventre, face au sol, poursuit Valentin. On l’avait recouvert de couvertures et d’une bâche pour le tenir au chaud je suppose. Par contre, il ne bougeait plus et celui du fond bougeait encore un petit peu. On est retournés au magasin pour fermer et sur le chemin du retour on est tombés sur des militaires qui nous ont dit que les secours étaient en route".
La gérante d’un restaurant qui se trouve dans l'hyper-centre a bouclé son établissement avec les clients à l’intérieur. "On a juste entendu beaucoup de personnes crier et on a vu les personnes courir dans la rue. J’ai un peu paniqué, j'avoue. J’ai demandé à tous les clients de se diriger à l’arrière du restaurant, dans nos offices, et ensuite on a fermé le restaurant à clés. Je suis devant si jamais quelqu’un se présente. On ne sait pas ce qui se passe", a-t-elle expliqué.
Les habitants confinés plusieurs heures
Élise était à table avec des amis quand elle a commencé à voir "beaucoup de personnes courir dans la rue, qui allaient toutes dans le même sens et qui avaient l’air paniqué", raconte-t-elle. "On se demandait ce qui se passait et on a entendu des coups de feu. C’était plus des détonations qu’autre chose en fait", rectifie-t-elle. Le gérant du restaurant a appelé les policiers qui ont dit qu’il fallait mettre tout le monde à l’étage."
Ça fait presqu’une heure qu’on est enfermés dans le noir et on attend. On suit tout ce qui se passe sur les réseaux comme à peu près tout le monde.
Eliseà franceinfo
Le conseiller de la présidente du Haut-Rhin, Pierre Jacubowitz, était également présent dans le centre-ville de Strasbourg quand les coups de feu ont retenti. "J'étais dans le secteur de la place Gutenberg et de la Grande rue au moment où les faits ont commencé, à une trentaine de mètres", témoigne-t-il. "J'ai vu des gens paniqués, qui couraient dans tous les sens et qui hurlaient. Puis des policiers nous ont crié qu'il fallait se réfugier au plus vite. On entendait les cris dans la rue, les sirènes, on entendait les gens courir", poursuit-il.
J'ai trouvé refuge dans la cage d'escalier d'un immeuble, où j'ai passé une heure et demie.
Pierre Jacubowitzà franceinfo
Pierre Jacubowitz raconte avoir réussi à rejoindre un ami qui habitait à quelques mètres de là. "Tout le monde est confiné désormais. On entend des sirènes, des hélicoptères survoler la ville", a-t-il témoigné quelques heures après la fusillade.
Originaire de Bretagne, Nolwen, qui est à Strasbourg avec six de ses collègues pour une formation de deux semaines, se trouvait dans une pizzeria qui fait l’angle de la rue des Orfèvres où a eu lieu la fusillade. "Au moment de prendre notre commande, nous avons entendu des bruits de pétards et des gens qui sont entrés affolés dans le restaurant en disant : ‘Y a quelqu’un qui tire, y quelqu’un qui tire !’", raconte-t-elle.
Sur le moment on n’y croit pas, on se dit que ça n’arrive peut-être qu’aux autres mais malheureusement quand vous sortez du restaurant et que vous voyez les corps au sol avec des draps blancs dessus, on prend une grosse claque.
Nolween, de passage à Strasbourgà franceinfo
"On nous a confinés dans le restaurant", raconte Nolwen. Le groupe y restera une heure avant de tenter de sortir, mais la police lui demande immédiatement de se remettre à l’abri à l’intérieur. "On est dans une brasserie face à la cathédrale. On attend depuis 21 heures ici et on a interdiction de bouger."
Après plusieurs heures de confinement, les bars et restaurants du centre de Strasbourg ont pu commencer à être évacués vers 1 heure du matin mercredi.
Le gouvernement a mis en place un numéro de téléphone pour les victimes ou pour les personnes qui sont à la recherche d'un proche : le 01 43 17 43 17. Pour tout autre renseignement, la cellule d'information de la préfecture de la région Grand Est est joignable au 0811 00 06 67.
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