Pédophilie dans l’Eglise : une victime choquée par les propos de Barbarin
Il préfère rester anonyme. Nous l'appellerons donc Pierre. Il est aujourd'hui haut fonctionnaire. Il a 42 ans. Il en avait à peine 16, quand il a été victime d'une première agression sexuelle, de la part d'un prêtre qui a "bousillé une partie de sa vie ". Il ne s'agit pas du père Preynat mis en examen fin janvier, mais d'un autre religieux du diocèse de Lyon.
Pierre a mis 20 ans avant de trouver la force de porter plainte devant la justice, une première fois en 2009, une seconde fois le mois dernier. La blessure est si douloureuse qu'il n'a toujours pas réussi à en parler à sa propre mère. Alors, quand ce mardi, Pierre a entendu le cardinal Barbarin, dire devant les caméras, que "grâce à Dieu, la majorité des faits sont prescrits ", et que dans son cas, "il ne s'agissait pas de pédophilie mais de faits troubles ", il a été une nouvelle fois meurtri, et révolté.
"Pourquoi ils ne s'excusent pas ?"
"On est face à des gens, qui n'ont pas compris la gravité des faits qu'on leur reproche. Pourquoi ils ne s'excusent pas ? Est-ce qu'il faudra encore des dizaines de témoignages comme le mien pour voir qu'une partie de l'église est gangrenée ", s'insurge Pierre, qui précise qu'il ne veut pas "la tête de Barbarin ", juste qu'il y ait "une vraie prise de conscience, profonde ", "pour protéger tous les enfants ", et "que la justice puisse enquêter sereinement ".
A LIRE AUSSI ►►►Expliquez-nous... l'Eglise de France face à la pédophilie
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.