Cet article date de plus de treize ans.

Polémique après la garde à vue de trois lycéens à Marseille

Parce qu'ils avaient insulté une autre élève - dont la mère est commandant de police - trois lycéens ont passé près de huit heures en garde à vue. Fouille au corps, prise d'empreintes et d'ADN, fichage, interrogatoire : tout y est passé. Une enquête interne va être menée.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Une banale dispute entre lycéens qui dérape quelque peu... Car la mère de l'un d'eux est policière. Voilà comment trois lycéens ont passé près de huit heures en garde à vue.

L'histoire remonte au 26 mars dernier, vers 10h. Un groupe de lycéens se dispute, devant le lycée Antonin-Artaud, à Marseille, dans le XIIIe arrondissement. Manifestement, des insultes fusent... à destination d'une lycéenne. Qui prévient sa mère, commandant de police à Plan-de-Cuques, une commune voisine.

Une demi-heure après, 12 policiers de Plan-de-Cuques débarquent au lycée. Ils demandent que les trois garçons, élèves de 1ère, leur soient amenés sur le champ. Direction le commissariat, où ils sont fouillés et menottés. On leur prend ensuite leurs empreintes digitales, leur ADN... Avant un transfert au commissariat marseillais de Bonneveine, où ils sont à nouveau fouillés.
_ Leur garde à vue prend fin à 18h. Sans, évidemment, qu'aucune charge ne soit retenue.

Les familles, choquées, ont été reçues par le directeur départemental de la sécurité publique vendredi dernier, qui leur a promis qu'une enquête interne serait ouverte, et que les empreintes seraient effacées.
_ Le procureur de la République indique, lui, qu'il n'a pas encore été saisi.

“La police a agi en toute illégalité”, estime le SNES, qui révèle l'affaire. “Aucune demande n'a été formulée à l'établissement, aucune plainte n'a été déposée avant l'intervention des policiers qui n'avaient pas de commission rogatoire. Aucun flagrant délit enfin ne permettait à la police d'agir hors de sa juridiction”, explique Alain Barlatier, secrétaire académique du syndicat, et professeur au lycée Antonin-Artaud.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.