Tuerie à la préfecture de police : des failles de sécurité qui posent question
Après l'attaque mortelle à la préfecture de police de Paris, jeudi 3 octobre, de nombreuses questions restent en suspens. Comment l'assaillant, un fonctionnaire habilité "secret défense", a-t-il pu échapper à la surveillance de ses pairs ?
Comment Mickaël Harpon a-t-il pu continuer à travailler à la préfecture de police de Paris alors qu'il présentait des signes de radicalisation ? Pourquoi son dossier ne comporte-t-il aucune trace de mesures disciplinaires malgré ses propos sur l'attentat de Charlie Hebdo en 2015 ? Cet agent était employé depuis 2003 au service informatique de la direction du renseignement, au cœur du dispositif de lutte contre la radicalisation. Des garde-vous auraient dû rentrer en action. L'habilitation "secret défense", tout d'abord. Elle est renouvelée tous les cinq ans après une enquête approfondie sur la vie personnelle de l'agent. Celle du tueur lui aurait donc été accordée sans difficulté.
A-t-il partagé des informations confidentielles avec la mouvance salafiste ?
Par ailleurs, depuis 2017, une loi permet d'enquêter sur la personnalité d'un policier en cours de carrière et de décider s'il peut continuer à exercer ses fonctions. Pour Mickaël Harpon, cette procédure n'a pas été enclenchée. Des failles dans le dispositif qui engendrent de sérieuses craintes sur ce que le tueur a fait au sein de la préfecture de police. A-t-il eu accès à la liste des individus radicalisés, les fichés S, ainsi qu'aux adresses personnelles de tous les policiers ? Plus grave, aurait-il partagé ces informations avec ses contacts de la mouvance salafiste ? La préfecture de police doit à présent déterminer à quel point elle a été fragilisée, et comment elle peut désormais se réformer.
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