: Vidéo Policiers brûlés à Viry-Châtillon : 13 jeunes jugés devant les assises de l'Essonne
Le 8 octobre 2016, deux voitures de police postées face à l'entrée principale de la Grande Borne avaient été attaquée au cocktail molotov.
L'affaire avait profondément choqué, et provoqué un mouvement de colère sans précédent dans la police. Trois ans après l'attaque au cocktail molotov de deux voitures de police à Viry-Châtillon (Essonne), qui avaient occasionné de graves brûlures aux policiers pris au piège, 13 jeunes comparaissent à partir de mardi 15 octobre devant la cour d'assises des mineurs de l'Essonne pour tentative de meurtre. Le procès se tient à huis-clos, le verdict est attendu le 6 décembre.
Les faits remontent au 8 octobre 2016. Ce samedi après-midi, deux voitures de police sont postées en face de l'entrée principale de la Grande Borne, cité à cheval sur les communes de Grigny et Viry-Châtillon (Essonne), considérée comme l'une des plus difficiles d'Ile-de-France. Les policiers sont garés là pour "protéger" une caméra de surveillance prise pour cible par des jeunes à deux reprises les week-ends précédents.
Les accusés encourent la perpétuité
Vers 15 heures, une vingtaine de jeunes déboulent, habillés de noir de la tête au pied, le visage masqué, des pierres et des cocktails Molotov déjà allumés à la main. Ils entourent par l'arrière les voitures des policiers qui ne les voient pas arriver et n'ont pas le temps de démarrer. Ils brisent les vitres à coups de pierres, jettent des cocktails Molotov à l'intérieur.
Dans la première voiture, les sièges de Vincent R., 28 ans, et Jenny D., 39 ans, s'enflamment. Les deux policiers commencent à prendre feu mais parviennent à s'extirper du véhicule. Vincent R. doit se rouler par terre pour éteindre les flammes. Dans la deuxième voiture, deux de leurs collègues ont réussi à sortir sans être brûlés. Sébastien P., 38 ans, se précipite pour aider Vincent R. mais se brûle les mains en l'aidant à retirer son polo.
Sur les 19 silhouettes visibles sur une caméra de surveillance de mauvaise qualité, seuls 13 jeunes sont renvoyés devant la cour d'assises des mineurs de l'Essonne pour tentative de meurtre. Ils encourent la perpétuité. Le procès, qui se tiendra à huis clos, doit durer jusqu'au 6 décembre.
Un dossier "extrêmement fragile" selon la défense
Ces jeunes, âgés de 16 à 21 ans à l'époque, sont des amis d'enfance. Les enquêteurs estiment qu'ils avaient prévu depuis quelques jours de "niquer des keufs". Eux nient pour la plupart avoir participé, certains reconnaissant une présence a minima. "On a une enquête de voisinage qui n'a strictement rien donné. On n'a pas d'ADN", souligne Sarah Mauger-Poliak, l'avocate d'une accusée.
Ce dossier "extrêmement fragile" "manque de preuves" et ne repose que sur "témoignages anonymes, des rumeurs et des revirements", dénoncent les avocats de la défense. Ils assurent aussi être "convaincus" que leurs clients, "très jeunes à l'époque", voulaient certes "en découdre", jouer "au plus fort", mais pas tuer. "Ce sont des petits cons", estime l'un d'eux. "Ils ne réalisent pas la gravité de leur geste".
Un argument "ahurissant", selon l'un des avocats des policiers, Me Laurent-Franck Liénard, pour qui ce procès est au contraire celui de la "sauvagerie ultime". Pendant des semaines après l'attaque, des policiers "en colère" avaient bravé leur devoir de réserve et défilé pour exprimer leur malaise face à la "haine antiflics", une fronde spontanée et inédite dans la police.
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