Déjà au cœur d'un scandale, le Centre du don des corps de Paris-Descartes a été cambriolé
Une enquête avait révélé que des dépouilles léguées à la science y étaient stockées dans des conditions indignes.
Selon les révélations de la cellule investigation de Radio France et de L'Express, jeudi 27 février, le Centre du don des corps de la faculté de médecine de Paris-Descartes a été visité par des intrusion à la fin du mois de janvier. Situé dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, ce centre anatomique -le plus grand d'Europe- est fermé administrativement depuis que L'Express a révélé le 26 novembre 2019 l'existence d'un vrai "charnier" de corps légués à la science.
Après avoir mandaté un huissier pour constater l'intrusion, l'université de Paris a déposé plainte le 27 janvier 2020. Le cambriolage aurait eu lieu de nuit, au cinquième étage de la fac, près des chambres froides du centre. Il n'y avait pas de trace d'effraction. Le ou les voleurs ont mis la main sur des cartons d'archives, notamment ceux des années 2002, 2009 et 2016. Ils ont également réussi à pénétrer le réseau informatique du centre.
Un cambriolage sur fond d'enquête sensible
Qu'ont-ils emporté ? Ont-ils effacé des données compromettantes ? L'université l'ignore, mais ces questions se posent d’autant plus que la police judiciaire parisienne est chargée d'une enquête sensible pour "atteinte à l'intégrité de cadavres", depuis les révélations de documents et témoignages faisant état de corps en état de putréfaction, démembrés, entassés les uns sur les autres ou rongés par les souris…
Le 4 décembre dernier, les policiers de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) s'étaient rendus sur place, accompagnés par un magistrat du parquet de Paris, pour procéder à des constatations, mais ils avaient laissé derrière eux les archives du centre d'anatomie.
Malgré ce possible vol de données, les familles espèrent que les investigations permettront de déterminer qui, au sein de la prestigieuse université Paris-Descartes, savait dans quelles conditions étaient conservés ces corps. Ces familles, meurtries par le scandale, entendent manifester leur colère jeudi 27 février au matin devant les locaux de la faculté parisienne de médecine, rue des Saints-Pères.
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