Info franceinfo Ile-de-France : les affrontements entre bandes rivales sont de plus en plus violents

Davantage de morts et de blessés : la violence s'accroît lors des affrontements entre bandes rivales en Ile-de-France, selon des chiffres de la préfecture de police pour l'année 2023 que franceinfo s'est procuré.
Article rédigé par Aurélien Thirard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un véhicule de la police nationale (illustration). (JEAN-MICHEL DELAGE / HANS LUCAS / AFP)

Le nombre d'affrontements entre bandes rivales reste stable en 2023, mais les rixes sont plus violentes. C'est ce que montrent les chiffres de la préfecture de police de Paris dévoilés en exclusivité par franceinfo, mercredi 20 décembre. Parmi les faits notables de ce rapport, il est indiqué que les adolescents impliqués ont de plus en plus recours à des armes.

Pour en découdre, ces groupes de mineurs et de jeunes majeurs - dont le phénomène concerne essentiellement l'Île-de-France - viennent désormais avec des bâtons, des couteaux ou bien des barres de fer. L'idée est de taper plus fort, de faire plus mal. Sur les neuf premiers mois de l'année, l'usage d'armes lors d'affrontements entre bandes est en hausse de 15% par rapport à la même période en 2022, d'après les chiffres de la préfecture que franceinfo s'est procuré.

La cellule "bande" surveille 45 groupes en région parisienne

Cela provoque plus de morts : quatre en neuf mois, auxquels s'ajoute ce jeune homme tué début décembre en grande banlieue par arme blanche, lors d'une rixe entre bandes rivales de deux communes du Val-d'Oise. Ces affrontements font aussi plus de blessés : on en compte environ un par jour en moyenne. Les raisons sont essentiellement les mêmes : les luttes de territoires, de la part de personnes - trois au minimum selon la définition de la police - qui se regroupent parce qu'elles appartiennent au même milieu culturel ou social. Mais aussi parce qu'elles se revendiquent en tant que bande et alimentent une atmosphère d'insécurité.

Face à cette violence qui s'accroît, les policiers tentent de trouver la parade, qui se déploie en trois temps. D'abord, la préfecture de police de Paris mise sur le renseignement, notamment avec des policiers dédiés dans les commissariats. Une cellule dédiée à ce phénomène a même été créée : la "cellule bande". Elle recense 45 bandes en région parisienne, un chiffre stable. Ensuite, l'Etat mise sur le terrain, en identifiant et en interpellant les membres de ces bandes. Mais avec une efficacité moins élevée que l'an passé : près de 20% d'interpellations de moins entre janvier et septembre par rapport à la même période en 2022. Enfin, des actions de sensibilisation sont conduites, en particulier auprès des plus jeunes - les moins de 12 ans - en lien avec les collèges, les bailleurs sociaux et les associations. 

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