La délinquance "explose" à Paris, Anne Hidalgo demande davantage de policiers

Vols à la tire, agressions sexuelles dans le métro... La délinquance a explosé dans les rues de Paris depuis le mois de janvier et la crise des "gilets jaunes", a dénoncé la maire de la capitale, Anne Hidalgo, jeudi 20 juin. L'élue socialiste demande en conséquence au gouvernement de "remettre des effectifs de police dans nos quartiers". 

La ville, qui a accueilli près de 90 millions de visiteurs étrangers en 2018, "a été confrontée à beaucoup d'évènements, de conflits. Je pense aux 'gilets jaunes', qui a évidemment mobilisé les forces de l'ordre pour le maintien d'ordre", a expliqué Anne Hidalgo jeudi, au cours d'un colloque organisé à l'Hôtel de Ville.

On comprend qu'un évènement comme celui-là ait retiré des effectifs de nos quartiers, mais la dégradation dans un certain nombre de quartiers, nous la voyons.

Anne Hidalgo

lors d'un colloque à l'Hôtel de Ville de Paris

La maire de Paris a notamment cité le cas de "la Goutte d'or, Château Rouge, porte de la Chapelle", des quartiers situés dans le très populaire 18e arrondissement. Dans un courrier publié sur Twitter à l'adresse du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, l'adjointe chargée de la sécurité, Colombe Brossel, avance des "chiffres de la délinquance qui ont explosé depuis le début de l'année".

Forte hausse des vols à la tire dans le métro

Selon un décompte de la mairie de Paris, il y a : "+68% des vols à la tire depuis le début de l'année dans le métro parisien, +71% des agressions sexuelles en novembre 2018 dans le métro parisien, +13,5% des atteintes volontaires", ou encore "+ 8,5% des recels, +8% des violences faites aux femmes, + 18% des violences intrafamiliales, +16% des cambriolages entre 2017 et 2018 dans 19 des 20 arrondissements parisiens". Autres données inquiétantes : "les atteintes aux biens passent de 5,8% en 2018 à 15% en 2019, +37,6% de vols à la tire et +7,4% des vols par effraction, +12,8% des affaires de trafics de stupéfiants entre 2017 et 2018", alerte la mairie. 

Certains samedis, jour de manifestation des "gilets jaunes", "les commissariats parisiens ont été vidés de 50% de leurs effectifs pour participer au maintien de l'ordre". C'est "autant d'effectifs qui ne peuvent répondre aux appels du 17", déplore la mairie. Pour Anne Hidalgo, la police municipale, annoncée cet hiver et qui sera à terme dotée de 3 400 agents pour assurer la lutte contre les incivilités, "ne règle pas tout". "Elle ne peut pas être efficace si la partie relative à la lutte contre la délinquance, le trafic de drogues, les violences est moins assurée" par la police nationale, relève-t-elle, tout en appellant à davantage d'effectifs de police dans la capitale. 

La mairie redoute également de nouvelles rixes, contre lesquelles elle a lancé jeudi un plan de 14 actions pour "mieux prévenir, mieux intervenir et mieux accompagner les jeunes impliqués". Plus de 230 ont eu lieu depuis 2016 dans la capitale, faisant 8 morts.