Rennes : une "taupe" au sein de la police a-t-elle fait capoter une vaste opération anti-drogue ?

Une opération antidrogue dans le quartier du Blosne à Rennes a été annulée au dernier moment car les trafiquants ont été "manifestement informés de cette opération", selon le procureur de Rennes. L'IGPN a été saisie.
Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Armorique
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le logo de l'Inspection générale de la police (IGPN). (OLIVIER LEJEUNE / MAXPPP)

Des trafiquants de drogue ont-ils été prévenus par des policiers qu'une vaste opération anti-stupéfiants allait être menée mardi 23 janvier à Rennes dans le quartier du Blosne ? C'est la question à laquelle va tenter de répondre l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie par le parquet de Rennes qui a ouvert une enquête, a appris mercredi France Bleu Armorique, auprès du procureur de Rennes, confirmant une information du journal Le Monde. Philippe Astruc, le procureur de Rennes, évoque auprès de France Bleu "un dysfonctionnement inadmissible".

La justice enquête désormais sur des soupçons de fuites policières qui ont conduit à annuler cette opération au dernier moment. Cette opération, rapporte France Bleu, visait mardi matin à intervenir sur de nombreux points de deal repérés dans le quartier. Elle faisait suite à une enquête de longue haleine, menée depuis plusieurs mois. Le parquet de Rennes évoque "une opération de grande envergure", avec "pas moins de 160 policiers appartenant notamment au Raid et à la BRI" qui étaient mobilisés.

Les trafiquants "manifestement informés"

Au dernier moment, le dispositif mis en place a été levé mardi matin, l'opération annulée, "les trafiquants ayant été manifestement informés de cette opération", indique le procureur de Rennes. Qui a informé les trafiquants ? Qui a violé le secret de l'instruction ? Et pour quelles raisons ? C'est ce que doit éclaircir l'enquête qui vient d'être lancée.

Le procureur de Rennes assure que malgré "l’échec de cette opération", il reste déterminé "à lutter contre ces trafics qui pèsent lourdement sur la qualité de vie des riverains". Mardi, quatre personnes ont tout de même été interpellées et placées en garde à vue pour "des faits de tentative d’homicide, violences avec arme et association de malfaiteurs commis square de Galicie à Rennes le 6 décembre, et le 9 décembre, place de Banat". Il s'agissait alors de coups de feu tirés sur un véhicule ou en l'air. Des faits que les enquêteurs peuvent mettre en lien avec le trafic de stupéfiants.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.