Le procès des policiers de la Brav-M pour des violences en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites renvoyé au 3 avril 2025

Au total, dix policiers sont cités à comparaître le 3 avril prochain. Un enregistrement sonore rendu public avait révélé des intimidations et des insultes de fonctionnaires de cette brigade motorisée à l'égard de manifestants, le 20 mars 2023, en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites, à Paris.
Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des membres de la Brav-M à Paris, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 28 mars 2023. (QUENTIN VEUILLET / NURPHOTO / AFP)

Ils sont renvoyés devant la justice deux ans après les faits. Dix policiers, issus des brigades de répression de l'action violente motorisées, les Brav-M, ainsi que des CRS, sont cités à comparaître le 3 avril 2025 à partir de 10 heures, pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique" et "menaces de violences". La décision de renvoyer l'audience à une date ultérieure a été annoncée par le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), jeudi 5 septembre. Les policiers mis en cause n'étaient pas présents, mais représentés par leur avocate.

Les faits remontent au 20 mars 2023, en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites, à Paris. Un groupe de sept personnes est interpellé, sans qu'il soit permis d'établir leur participation à la manifestation ou à des dégradations commises à proximité. Dans un enregistrement sonore de 23 minutes, que franceinfo avait pu consulter, on entend les fonctionnaires tenir des propos injurieux et menacer les personnes interpellées, notamment deux étudiants, Salomé, une jeune femme, et Souleyman, seul jeune homme noir du groupe.

"Le procès du maintien de l'ordre"

C'est leur avocat, Arié Alimi, qui a déposé des citations directes en leurs noms, pour dix fonctionnaires, alors que le parquet de Bobigny avait seulement ordonné le renvoi devant la justice de deux policiers. Les motifs de citation à comparaître sont élargis : ils concernent des violences à caractère racial et sexiste, ainsi que des faits d'agression sexuelle dénoncés par les victimes pendant les palpations. "C'est la première fois que toute une unité de la Brav-M sera jugée", a souligné à la sortie de l'audience Arié Alimi, qui considère que leur procès sera celui "de toute une histoire contemporaine du maintien de l'ordre".

Souleyman et Salomé "ont déjà beaucoup attendu, ils acceptent d'attendre encore", a poursuivi leur avocat. Présents jeudi à l'audience, tous les deux espèrent que l'intégralité des policiers cités à comparaître seront présents le 3 avril 2025 et qu'ils répondront "à la justice à visage découvert", alors qu'ils étaient casqués face aux manifestants en mars 2023.

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