Les saisines de la police des polices ont augmenté de 23,7% en 2019, plus de la moitié des enquêtes ouvertes pour des accusations de "violences"
Avec 292 dossiers sur la seule année 2019, "le mouvement des 'gilets jaunes' a entraîné une sur-sollicitation de l'Inspection générale de la police nationale".
La police des polices s'est vu confier 1 460 enquêtes judiciaires en 2019, dont plus de la moitié visent des accusations de "violences" des forces de l'ordre, selon son rapport annuel dont l'AFP a eu connaissance lundi 8 juin. Un chiffre en hausse de 23,7% par rapport à 2018. Avec 292 dossiers "spécifiquement liées à l’usage de la force ou des armes lors des manifestations des gilets jaunes" en 2019, ce mouvement "a entraîné une sur-sollicitation de l'Inspection générale de la police nationale", précise ce rapport dont la parution intervient en plein cœur d'une nouvelle polémique sur les violences policières.
Sur les 1 460 enquêtes confiées l'année dernière à l'IGPN par la justice – un niveau sans précédent –, 868 portent sur des "violences volontaires", un chiffre qui a bondi de 41% en un an. Ces recours contestés à la force relèvent pour 38,8% d'interventions ou d'interpellations dans le cadre de manifestations, pour 12,8% de contrôles d'identité ou routiers et 14,1% découlent d'"allégations de violences sur des personnes retenues". "Ces saisines de l'autorité judiciaire ne constituent pas une présomption de faute des agents", prévient toutefois Brigitte Jullien, la directrice de l'IGPN, une institution dont l'impartialité est régulièrement contestée.
Douze policiers pourraient être poursuivis
Selon Brigitte Jullien, sur les 399 saisines survenues pendant le mouvement des "gilets jaunes" depuis le début du mouvement en novembre 2018, 130 concernent des blessures graves et 274 ont été transmis à la justice. "On a une douzaine de policiers qui sont susceptibles de faire l'objet de poursuites judiciaires", détaille-t-elle auprès de l'AFP. D'après la police des polices, le niveau inédit d'enquêtes qui lui ont été attribuées tient à la récurrence des manifestations, à la hausse du niveau de violences mais aussi au choix des autorités judiciaires, en particulier à Paris, de confier à l'IGPN les plaintes relatives à l'usage de la force "quelle que soit la gravité des faits".
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