Paris : la procédure est classée sans suite pour Souleyman, le manifestant agressé par des policiers de la Brav-M et qui avait été de nouveau interpellé
"La procédure a été classée sans suite" pour Souleyman, le manifestant qui avait été violenté et agressé par des policiers de la Brav-M fin mars à Paris et qui avait été de nouveau interpellé à Paris, a appris franceinfo dimanche 16 avril auprès du parquet de Paris. En ce qui le concerne, "l'infraction n'était pas suffisamment caractérisée", ajoute le parquet.
L'étudiant de 23 ans avait été arrêté et placé en garde à vue avec deux autres personnes vendredi 14 avril au soir près de la place de la Concorde à Paris, en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites. Il était soupçonné d'avoir fait le guet pendant que les deux autres personnes incendiaient une poubelle, selon une source policière. "Souleyman est très éloigné et part quand il voit que les faits se commettent, assurait à franceinfo l'avocat de Souleyman, maître Arié Alimi, qui a eu accès à la vidéo de la scène. "On le voit à l'angle d'une rue sur la vidéo, et on voit qu'il part", insistait Arié Alimi.
Concernant "les deux autres mis en cause, l'un est déféré en vue d'une comparution immédiate pour dégradation par incendie, l'autre sera présenté au délégué du procureur pour une alternative aux poursuites pour participation à un groupement en vue de commettre des dégradations", précise le parquet.
Une violente interpellation par la BRAV-M fin mars
Souleyman avait déjà été interpellé lundi 20 mars, au soir, rue des Minimes à Paris, en marge d'un rassemblement contre la réforme des retraites, avec six autres personnes. Une arrestation qui avait été enregistrée et que franceinfo s'était procuré au moment des faits. Dans le document sonore d'une vingtaine de minutes, on entend plusieurs policiers de la Brav-M (brigade de répression de l'action violente motorisée) tenir des propos insultants, humiliants, dégradants et agressifs envers sept personnes interpellées : "Je peux te dire qu'on en a cassé des coudes et des gueules et toi, je t'aurais bien pété les jambes", ou encore : "Tu la fermes ou tu en reveux une ? Tu en reveux peut-être une pour te remettre la mâchoire droite ?" Ces propos avaient débouché sur l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris. Le préfet de police de Paris a également saisi l'IGPN, la police des polices sur cette affaire.
Quelques jours après la révélation de ses propos qui avait suscité de vives réactions dans la classe politique, Souleyman avait également affirmé à franceinfo avoir été victime d'une agression sexuelle lors de cette arrestation. "Au moment des palpations [le policier] m'a fouillé et puis il m'a attrapé par le sexe, je peux dire ça comme ça", avait-il dénoncé. Et dans la foulée, "il m'a dit : 'T'as même pas de couilles', des propos très sexistes", avait souligné le jeune homme.
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