Procès Fourniret : l'examen des faits
Les neuf jurés et les trois magistrats professionnels qui le jugent pour sept homicides de jeunes filles précédés de viols ou tentatives - aux côtés de son épouse et complice présumée Monique Olivier - vont d'abord se pencher sur l'un des trois autres dossiers ne s'étant pas soldés par un décès.
Il s'agit de l'agression sexuelle, en juin 2003 près de Namur (Belgique), d'une adolescente belge de 13 ans. Marie avait réussi à s'échapper de la camionnette où elle était séquestrée, permettant l'arrestation de Michel Fourniret par la police belge, grâce au relevé du numéro d'immatriculation. Ses défenseurs demanderont que Marie puisse être entendue à huis clos par la cour, même s'il n'est pas question de priver public et journalistes de l'ensemble de l'examen du dossier prévu sur deux jours.
L'ancien dessinateur industriel, qui aura 66 ans le 4 avril, a reconnu les sept homicides, mais pas l'ensemble des faits reprochés. Outre le huis clos, il a posé comme préalable à sa "participation positive" aux débats la correction d'un acte d'accusation "imparfait", où "des erreurs se sont glissées". Des exigences évidemment impossibles à satisfaire. Le président de la cour Gilles Latapie a insisté sur "le principe fondamental de la publicité des débats" aux assises. Finalement, après avoir pris encore une demi-heure vendredi après-midi pour dire qu'il voulait se taire, Michel Fourniret s'est engagé à réfléchir à la question pendant le week-end.
De leur côté, les familles des victimes ont exprimé clairement leur refus du huis clos. "Ce que nos enfants ont subi, tout le monde doit le savoir", a estimé Jean-Pierre Laville, père d'Isabelle, disparue dans l'Yonne en 1987 et dont le corps avait été retrouvé au fond d'un puits en 2006. Les familles ont accepté de livrer leur sentiment aux médias à l'issue de deux journées où elles ont été très ébranlées par la lecture d'un acte d'accusation détaillant les viols et les meurtres commis entre 1987 et 2003.
Caroline Caldier avec agences
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