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Quatre questions après l'intervention tendue des policiers à Sevran

Un policier a été roué de coups à Sevran (Seine-Saint-Denis) le week-end dernier. Il a fait usage de son arme et blessé grièvement un jeune de 18 ans.

Article rédigé par franceinfo
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Une vue de l'entrée de Sevran (Seine-Saint-Denis), le 7 janvier 2014. (PATRICK KOVARIK / AFP)

L'enquête est toujours en cours après les violences qui ont éclaté à Sevran (Seine-Saint-Denis) dans la nuit de vendredi 14 à samedi 15 juillet. Un policier, qui a été roué de coups par un groupe d'individus, a tiré à plusieurs reprises blessant grièvement un jeune homme de 18 ans. Le parquet de Bobigny a depuis ouvert deux enquêtes. La première, confiée à l'IGPN (la police des polices), consécutive à l'usage d'une arme, la seconde pour identifier les auteurs des violences contre les policiers. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de ces violences.

1Que s'est-il passé ?

Selon les premiers éléments, fournis par le parquet de Bobigny, une équipe du commissariat de Sevran (Seine-Saint-Denis) a essuyé des jets de projectiles vendredi soir lors d'une intervention après un feu de containers "volontairement déclenché". Un groupe de six agents motocyclistes d'une compagnie de sécurité et d'intervention a alors été appelé en renfort peu après minuit. A leur arrivée dans le quartier Pont-Blanc, les policiers ont été à leur tour été pris à partie par une "cinquantaine d'individus", "armés de barres de fer, de blocs de pierre et de bouteilles en verre".

Cinq policiers ont alors pu s'échapper, mais le dernier du convoi s'est retrouvé pris au piège. En voulant s'enfuir, il aurait trébuché, se retrouvant au sol. Il aurait alors reçu plusieurs coups violents, selon un récit du Parisien. "Il a pensé qu'ils allaient l'achever. Il a vu un rideau blanc, a mis la main sur son arme pour éviter qu'on la lui prenne", raconte une source proche de l'affaire au quotidien. Le policier se serait alors retourné, avant de tirer plusieurs fois. Il aurait expliqué avoir tiré en l'air, selon ses souvenirs.

Il a pris un coup de barre à mine sur le casque, il a failli mourir, il a tiré pour sauver sa peau.

Un policier

au "Parisien"

Les autres policiers motocyclistes sont revenus sur les lieux après s'être aperçus de l'absence de leur collègue. Ils l'ont retrouvé par terre, "le visage en sang, le casque cassé et la visière arrachée", selon la même source au Parisien. Ils ont aussi retrouvé un jeune homme de 18 ans, à quelques pas du policier, avec une plaie au ventre.

2Peut-on parler de guet-apens ?

C'est le scénario décrit par les policiers lors de leur audition devant les enquêteurs. Selon Le Parisien, ils ont décrit une "haie d'honneur" très hostile à leur arrivée. "De chaque côté, ils ont vu les gars se rapprocher pour leur porter des coups", relate une source proche de l'affaire. Les services municipaux ont ramassé lundi, lors du nettoyage du quartier, un chariot de supermarché "contenant des cailloux" ainsi que des "poteaux anti-stationnement descellés des trottoirs", a indiqué Stéphane Blanchet, premier adjoint au maire de Sevran.

3Qui est le jeune blessé par balle ?

Impossible de savoir pour l'instant le rôle joué précisément par le jeune homme de 18 ans blessé par balle. Il a été retrouvé à proximité du policier agressé, mais, selon sa famille, il était là au mauvais endroit et au mauvais moment. "Mon fils n’a rien à voir avec cette agression, il allait acheter une canette", affirme ainsi au Parisien le père du jeune blessé.

4Quel est l'état de santé du policier et du jeune ?

Le policier blessé a quitté l'hôpital, selon les informations de l'AFP. Il souffre de nombreuses contusions et blessures à la tête et a fait constater par un médecin une interruption totale de travail de quatre jours. "Il doit voir un psychologue prochainement et ce nombre est susceptible d'évoluer", a précisé son avocat, Frédéric Gabet. Le fonctionnaire est toujours "extrêmement choqué",  selon une source policière, "il s'est vu mourir".

Le jeune homme de 18 ans, blessé au ventre par une balle, est, quant à lui, sorti du coma artificiel dans lequel les médecins l'avaient placé, selon Stéphane Blanchet. "Selon son père, il ne peut toujours pas parler", a ajouté le premier adjoint au maire de Sevran.

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