Un premier requin tigre capturé et tué au large de la Réunion
Après la recrudescence d'attaques de requins au large de l'île, un premier requin tigre a été capturé en vue d'analyses.
ATTAQUES DE REQUINS - Cette fois-ci, les pêcheurs ne sont pas revenus bredouilles. Un premier requin tigre a été capturé dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 août au large de Saint-Gilles La Réunion, dans le cadre de la campagne de pêche organisée par l'Etat. La plupart des attaques récentes de requins à la Réunion ont eu lieu dans cette région, le long de la côte ouest, la plus touristique de l'île.
"Nous avons pris deux requins tigre mâles d'environ 200 kg dans la nuit", a déclaré à l'AFP, Antonin Blaison, chercheur de l'IRD (Institut de recherche pour le développement) chargé de piloter l'opération de marquage et de prélèvement. Le premier requin pêché mesurait 2,76 m, il a été capturé et tué. Le second, de 2,87 m de long, a été relâché après son marquage "à l'aide d'une sonde acoustique placée dans son estomac", a précisé Antonin Blaison. Les deux requins tigre ont été pêchés au large de Saint-Gilles, l'un en face du lagon de l'Ermitage, à environ 1 km de la plage, l'autre un peu plus au nord à 1,5 km.
Le but n'est pas de réguler la population de requins
Les deux bateaux de pêche qui participent à l'opération, le Wayan et le Cocha Coosa, étaient rentrés bredouilles samedi à l'issue d'une première sortie. Organisée par la préfecture de la Réunion, l'opération vise à renforcer la surveillance de plusieurs spots de surf, après une série d'attaques de squales qui provoque la psychose sur l'île. Elle n'a pas en revanche pour but de réguler la population de requins, car il sera impossible de dire quand la sécurité pourra être assurée.
Par ailleurs, Antonin Blaison a déploré la présence près des côtes de quatre ou cinq bateaux qui tentaient également de pêcher des requins. Il craint qu'à force de les appâter, ces pêcheurs n'attirent les squales près des zones de baignade ou de surf.
Inciter à la pêche des requins
La campagne en cours porte sur la capture aux fins d'analyses de 10 requins tigre et 10 requins bouledogue. L'opération de marquage vise 80 individus, dont 24 l'ont déjà été. L'objectif du prélèvement est de savoir si les requins tigre et bouledogue sont porteurs des toxines qui interdisent actuellement leur commercialisation, ce qui n'incite guère les pêcheurs à s'y intéresser. Le requin tigre et le bouledogue, surnommé le "pitbull des mers", sont suspectés d'être en cause dans la plupart des attaques contre les surfeurs. Les scientifiques espèrent suivre les requins marqués pendant une année, grâce aux stations d'écoute installées près des côtes.
Mercredi matin, le requin tigre pêché a été ramené au port de la Pointe des Galets, le principal port de La Réunion, où des vétérinaires vont le dépecer pour rechercher dans sa chair et ses organes les biotoxines marines et les métaux lourds (mercure, sélenium). Ils procéderont également à des analyses génétiques, dans le cadre de l'étude sur le comportement des requins côtiers de la Réunion, dont les résultats ne seront pas connus avant trois mois.
Le but est, officiellement, "de disposer d'informations permettant de savoir si l'interdiction de commercialisation des poissons concernés, édictée en 2009, peut être levée et permettre ainsi une reprise de la pêche de ces espèces".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.