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Rwanda/génocide : la veuve de l'ex-président rwandais arrêtée en France

Moins d’une semaine après la visite de Nicolas Sarkozy au Rwanda, Agathe Habyarimana, la veuve du président rwandais, assassiné en avril 1994, a été interpellée dans l’Essonne, à la demande du Rwanda, avant d'être libérée sous contrôle judiciaire. Kigali, qui réclame son extradition, l’accuse d’avoir participé à la planification du génocide rwandais…
Article rédigé par franceinfo
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Exfiltrée du Rwanda par des militaires français dès les premiers jours du génocide, Agathe Habyarimana était officiellement installée en France depuis 1998.

Présentée comme membre de "l’akazu", le premier cercle du pouvoir qui a fomenté le génocide, elle a pourtant toujours nié sa participation à la planification des opérations qui feront quelque 800.000 morts, des Tutsis pour la plupart. Un génocide déclenché par l’attentat qui coûta la vie à son époux, le président rwandais, le 6 avril 1994.

Arrestation "politique"

L’arrestation d’Agathe Habyarimana intervient cinq jours après la visite de Nicolas Sarkozy à Kigali (lire notre article ci-dessous), la première d’un président français au Rwanda depuis le génocide. Au cours de ce voyage officiel, le chef de l’Etat français et son homologue rwandais Paul Kagame ont scellé la réconciliation entre les deux pays après plusieurs années de brouille.

Son avocat dénonce une arrestation "politique", et "un contexte politique de plus en plus pesant dans cette affaire", ajoute Me Philippe Meilhac.
_ Elle a été remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire.

Si la justice française a autorisé l’extradition, vers le Tribunal pénal international (TPIR) d’Arusha, de plusieurs Rwandais soupçonnés d’être impliqués dans le génocide, elle s’est en revanche opposée à trois reprises à des extraditions vers Kigali, jugeant que la justice rwandaise n’était pas à même de garantir un "procès équitable".

Agathe Habyarimana, dont la demande d’asile a été définitivement rejetée par le Conseil d’Etat en octobre, fait également l’objet d’une enquête française pour complicité de génocide, à la suite d’une plainte déposée à Paris. Elle n’a pas encore été entendue par les juges d’instruction en charge du dossier.

Gilles Halais, avec agences

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