"Si possible pas juif", l'annonce discriminatoire d'un employeur parisien
Une offre d'emploi mentionnant que le candidat devait être "si possible pas juif" a été publiée sur un site spécialisé, lundi.
Les offres d'emploi à caractère discriminatoire sont interdites par la loi. Ce qui n'a pas empêché la parution, lundi 2 février, sur le site spécialisé Graphic-Jobs.com, d'une annonce stipulant que le candidat devait être "si possible pas juif".
L'association SOS Racisme a annoncé avoir porté plainte auprès du procureur de la République, lundi sur Twitter.
"On a mis ça par rapport aux horaires"
Les Inrocks récapitulent l'histoire. L'annonce a été vue "lundi 2 février à 15h45" par une jeune Parisienne à la recherche d'un emploi dans le graphisme. Elle fait une capture d'écran, la poste sur Facebook. Une de ses amies la publie sur Twitter.
A partager pour dénoncer! Cette agence cherche un infographiste si possible "pas juif" !!! http://t.co/5xt94hR4xp
— Clémence Sgarbi (@Clemence_s) 2 Février 2015
Voici ce que contenait l'annonce :
Les Inrocks joignent l'agence NSL Studio, à l'origine de l'annonce. Un employé en confirme la teneur et se justifie ainsi : "On a mis ça par rapport aux horaires, on est un studio qui ne compte pas ses heures et qui travaille parfois pendant des moments de rush. Donc on voulait quelqu'un qui ne tienne pas compte de ses soucis culturels ou religieux."
Une demi-heure après le coup de fil des Inrocks, l'annonce disparaît du site Graphic-Jobs, qui s'excuse sur Twitter. Le site d'offres d'emploi condamne l'annonce et publie ses "plus profondes excuses" en page d'accueil. Il annonce aussi "transférer les éléments" à son avocat afin d'étudier la suite judiciaire à donner à l'incident.
L'entreprise diligente une enquête en interne
Quant à NSL Studio, elle évoque sur Twitter un hack (piratage) de l'annonce. Puis l'entreprise diligente une enquête en interne, affirmant que l'annonce a été publiée ailleurs sans mention discriminatoire. Elle déclare via un communiqué : "La personne en charge de l’annonce va être entendue (...) et des dispositions nécessaires prises s'il s'avère que cela provient bien de chez nous."
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