Soupçons de proxénétisme sur Vivastreet : les policiers sont-ils en conflit d'intérêt ?
L'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) a été chargé de l'enquête préliminaire contre le site Vivastreet soupçonné de proxénétisme aggravé. Or, l'Office en question et le site de petites annonces ont l'habitude de travailler ensemble.
Le parquet de Paris a confié à l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), l’enquête préliminaire ouverte en février 2017, pour "proxénétisme aggravé" à l'encontre du site Vivastreet. Cette plateforme de petites annonces est soupçonnée d’héberger en connaissance de cause des annonces de prostitution. Or, Vivastreet et l'OCRTEH travaillent depuis plusieurs années en "partenariat", comme l’atteste un document que s’est procuré franceinfo, vendredi 14 avril.
Dans ce texte, le patron de l'OCRTEH reconnaît que le site Vivastreet, deuxième site de petites annonces en France, après Leboncoin, "collabore depuis plusieurs années de manière proactive avec les services de police", en leur fournissant "des informations sur des annonces passées sur son site internet".
Formation auprès des services de police
Toujours selon ce même document, Vivastreet effectue des formations auprès des services de police. Il leur explique par exemple comment utiliser les traces laissées par des cartes de crédit sur son site.
Cette proximité entre l'OCRTEH et Vivastreet avait déjà été mise en évidence en 2011, dans un rapport parlementaire sur la prostitution. Rapport qui mentionnait l'existence d’un partenariat avec Vivastreet.
L’auteur de ce rapport est le député Les Républicains, Guy Geoffroy. Joint par téléphone, il se demande si c’est à l'OCRTEH qu’il fallait confier cette enquête.
Est-ce que l'OCRTEH, compte tenu des éléments que vous avez, est l'organisme le mieux placé ? Je trouve cette interrogation parfaitement légitime
Guy Geoffroy, député LR auteur d'un rapport sur la prostitutionà franceinfo
Contacté, Jean-Marc Droguet, le policier patron de l'OCRTEH et auteur du document attestant du partenariat n'a pas souhaité commenter ces informations. Quant au Parquet de Paris, il indique qu'il savait que Vivastreet collaborait avec la police, mais il considère que cela ne nuira en rien au bon déroulement de l'enquête, qui "est en cours depuis le 15 février."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.