Dix-neuf interpellations dans les milieux islamistes
Dix-sept personnes ont été placées en garde à vue. Ce coup de filet n'est "pas directement lié" à l'enquête sur les tueries du Sud-Ouest, selon une source proche de l'enquête. Il a pour but de "démanteler des filières".
Plus d'une semaine après la mort de Mohamed Merah, auteur revendiqué des tueries de Toulouse et de Montauban, la police a lancé une opération coup de poing dans plusieurs villes de France. Vendredi 30 mars au matin, 19 personnes ont été interpellées, dont 17 placées en garde à vue, dans les milieux islamistes radicaux en France et des armes ont été saisies.
Qui sont les personnes interpellées ?
Le Raid et le Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN) ont arrêté 19 personnes en région parisienne (à Montreuil, Nanterre, Alfortville), à Toulouse, Lyon, Nantes et Le Mans et dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Parmis elles, 17 ont été placées en garde à vue. Il s'agit de personnes soupçonnées d'appartenir ou d'être proches du groupe islamiste radical Forsane Alizza, dissous en février dernier par le ministère de l'Intérieur. Le leader du groupe, Mohammed Achamlane, figure parmi les personnes interpellées à Nantes, selon une source policière.
Des armes de poing, des kalachnikov, des tasers une grenade et un gilet pare-balles ont été saisis pendant ces interpellations.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé sur Europe 1 que ce type d'opération continuerait.
Comment se sont déroulées les opérations ?
Les policiers sont intervenus aux alentours de 6 heures du matin vendredi. Les médias ont été alertés à l'avance. Sur ces images, on peut voir l'intervention qui a été réalisée dans la région de Nantes.
Sont-elles liées à l'affaire Merah ?
Ces opérations n'ont pas eu lieu dans le cadre de l'enquête sur les tueries de Toulouse et de Montauban, mais "en lien avec une forme d'islamisme radical" et "en plein accord avec la justice", a déclaré Nicolas Sarkozy sur Europe 1.
Ce vaste coup de filet a pour but de "démanteler des filières", a expliqué une source policière, sans plus de précision.
Après la mort de Mohamed Merah le 22 mars, Nicolas Sarkozy avait demandé à la police de procéder à l'"évaluation" de la dangerosité des personnes connues pour entretenir des sympathies avec l'islam radical. Le procureur de Paris, François Molins, avait de son côté indiqué que les investigations allaient "porter désormais sur la recherche de tout complice".
Qu'est-ce que Forsane Alizza ?
Dissous le 29 février 2012, Forsane Alizza ("Les cavaliers de la fierté"), basé à Nantes, était "dans le collimateur de la police depuis plusieurs mois", selon Le Figaro. Considéré comme un "groupement de fait pro-jihadiste", selon une note des services de renseignements citée par le quotidien, ce groupe fondamentaliste était "articulé autour d'un noyau dur estimé à une quinzaine de personnes". Il présente, "par sa forme et son organisation, le caractère de groupes de combat ou de milices privées", décrit Le Figaro.
Forsane Alizza, avant sa dissolution, était soupçonné de prôner l'application de la charia en France, d'appeler au meurtre des homosexuels, de recruter des "soldats". Il demandait le retrait des lois françaises contre le voile et le niqab, ainsi que le retrait des troupes françaises "des territoires à majorité musulmane".
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