Une douzaine de migrants seraient entrés en Allemagne avec de faux passeports syriens volés par l'Etat islamique
Selon les journaux "Bild" et "Le Parisien", ces documents proviennent de lots de passeports dérobés par l'Etat islamique en 2012 dans la ville syrienne de Raqqa.
Le mystère règne toujours sur la véritable identité de deux des trois kamikazes qui se sont fait exploser aux abords du Stade de France le 13 novembre. Les deux hommes sont pour l'instant désignés par les noms que l'on trouve sur leurs passeports, Ahmad al-Mohammad et Mohammad al-Mahmod. On savait déjà que ces noms étaient faux. Mais, selon le journal allemand Bild, mardi 22 décembre, "une douzaine" de migrants auraient passé la frontière allemande avec des passeports falsifiés de la même manière, et provenant des mêmes lots de passeports volés par l'Etat islamique.
D'authentiques passeports syriens volés puis falsifiés
Comme l'expliquait le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, cité par Le Parisien, l'Etat islamique "a mis en place une véritable industrie de faux documents". Les passeports des deux kamikazes de Saint-Denis proviendraient de deux lots différents de véritables passeports syriens, volés en 2013 à Raqqa, et ensuite falsifiés pour y apposer la photographie des terroristes.
Selon Bild, les deux hommes ne seraient pas les seuls à être entrés en Europe de cette manière. Les passeports "d'environ une douzaine de réfugiés" présentent les "mêmes caractéristiques de falsification", explique le journal, qui cite "des milieux gouvernementaux". Le ministère de l'Intérieur allemand a refusé de s'exprimer sur ces informations "pour des raisons tactiques".
"On ne peut pas exclure que parmi les réfugiés puissent se trouver également des personnes issues de la criminalité en général, des criminels de guerre, des membres (...) d'organisations terroristes, ou des personnes aux opinions extrémistes", a commenté le porte-parole du ministère à l'AFP, expliquant que plusieurs dizaines d'informations judiciaires avaient été ouvertes.
L'Allemagne a perdu la trace de ces migrants entrés avec de fausses pièces d'identité
L'Allemagne a conservé les copies de ces passeports après leur passage par la frontière, mais n'a pas relevé les empreintes digitales des migrants en question. Les autorités auraient depuis perdu leur trace.
Selon Le Parisien, deux hommes entrés en Europe sur la même île grecque et en même temps que les deux kamikazes du Stade de France ont été arrêtés début décembre en Autriche, dans un foyer de migrants, avec des passeports syriens falsifiés.
Le journal explique également que l'Etat islamique a une seconde méthode pour s'approvisionner en passeports : l'organisation confisque ceux des nouveaux arrivants, pour les fournir à des combattants au physique similaire quand ces derniers tentent d'entrer en Europe.
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