La Belgique pense avoir raté de peu l'arrestation de Salah Abdeslam
Visé par un mandat d'arrêt international, ce Français qui résidait en Belgique est soupçonné d'avoir participé aux attentats de Paris. Il est toujours recherché.
Lundi 16 novembre, au petit matin, les forces de police belges lancent une vaste opération à Molenbeek, un quartier populaire de l'ouest de Bruxelles (Belgique). L'action est menée pour tenter d'interpeller Salah Abdeslam, un Français de 26 ans, soupçonné d'avoir participé aux attentats de Paris et de Saint-Denis, commis trois jours plus tôt.
En début d'après-midi, l'opération se termine. Plusieurs personnes sont interpellées, mais pas Salah Abdeslam. Visé par un mandat d'arrêt international, il est toujours en fuite, mercredi 16 décembre.
Une loi empêchait une intervention
Un mois jour pour jour après cette opération, le ministre de la Justice belge, Koen Geens, en dit un peu plus, dans l'émission spéciale "Faroek" de la chaîne généraliste privée flamande VTM, dont l'intégralité sera diffusée mercredi soir. On savait déjà que les forces d'intervention belges étaient passées par le toit de l'immeuble où habitait Salah Abdeslam, espérant le débusquer.
Le ministre Koen Geens estime, selon le journal Het laatste Niews, qui a vu des extraits de l'émission, que cette opération a eu lieu trop tard, à cause d'une loi de 1967 sur les perquisitions. Celle-ci les interdit entre 21 heures et 5 heures du matin. Il peut y avoir des dérogations : en cas de flagrant délit ou d'incendie. Mais pas pour des affaires liées au terrorisme.
La police n'a donc pas eu d'autre choix que d'intervenir le lundi matin. Pourtant, elle avait des éléments dès le soir du dimanche 15 novembre, laissant penser que Salah Abdeslam pouvait probablement se trouver dans une habitation à Molenbeek.
Toutefois, le parquet fédéral, contacté par La Libre, relativise ces informations. Selon le parquet, les soupçons étaient infondés. Salah Abdeslam ne se trouvait pas à l'adresse en question. Il ne s'est pas donc pas échappé durant la nuit, entre 21 heures et 5 heures, assure le parquet.
"On a eu de la malchance"
Par ailleurs, l'émission revient sur le contrôle de Salah Abdeslam après les attentats de Paris à la frontière. Comment se fait-il qu'on lui ait demandé sa carte d'identité, mais qu'il n'ait pas été arrêté ? "On a eu de la malchance", déclare le ministre des Affaires étrangères, Jan Jambon. "A 15 minutes près, il aurait été dans notre base de données."
"Ce qui est encore plus remarquable, c'est qu'il a utilisé sa propre carte d'identité pendant le contrôle. Cela signifie qu'il n'a pas pensé revenir avec de faux papiers", ajoute de son côté le ministre de la Justice. Dans cette émission, les deux ministres et Catherine De Bolle, commissaire générale de la police fédérale, s'expriment pour la première fois au sujet de la menace terroriste en Belgique.
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