Cet article date de plus de huit ans.

Plainte de la famille d'Hasna Aït Boulahcen : pour l'avocat, "elle est comme les victimes du Bataclan"

Hasna Aït Boulahcen a été tuée lors de l'assaut du GIGN dans l'appartement que louait son cousin, Abdelhamid Abaaoud, à Saint-Denis, le 18 novembre. L'avocat de la famille assure que le jeune femme a agi sous la menace.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Raid devant l'immeuble où a été donné l'assaut à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 18 novembre 2015. (THIERRY MAHE / NURPHOTO / AFP)

"Hasna n'est pas une criminelle", affirme à francetv info Fabien Ndoumou, l'avocat de la famille d'Hasna Aït Boulahcen. La cousine d'Abdelhamid Abaaoud, coordinateur des attentats de Paris, est morte lors de l'assaut de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 18 novembre. L'avocat de la famille a porté plainte contre X auprès du juge antiterroriste Christophe Tessier, mercredi 13 janvier.

"Hasna Aït Boulahcen est morte à la suite d'un attentat terroriste comme les autres victimes du Bataclan. Elle n'est ni une terroriste, ni une complice. Elle a donc le statut de victime, assure Fabien Ndoumou. Elle n'a jamais joué un rôle actif dans cette affaire, elle n'a jamais eu de contact avec la Syrie."

"Sous pression de son cousin"

Hasna Aït Boulahcen a reçu une somme d'argent pour acheter des vêtements à Abdelhamid Abaaoud. C'est également elle qui a trouvé la planque à Saint-Denis, par l'intermédiaire du logeur Jawad Bendaoud. Elle a également joué un rôle prépondérant en dissimulant aux autorités sa rencontre avec son cousin, deux jours après les attentats. C'est elle qui est allée le chercher en voiture dans sa planque de fortune (un fourré, à Aubervilliers) et l'a conduit à l'appartement de Saint-Denis.

L'avocat de la famille d'Hasna Aït Boulahcen estime qu'elle n'a pas eu le choix : "Elle était sous pression de son cousin. Il lui a dit : 'Si tu ne viens pas, je vais tuer les membres de ta famille et les enfants de tes amis." 

"Réhabiliter l'honneur de la victime"

Pour Fabien Ndoumou, la vidéo amateur de l'assaut atteste cette thèse. Dans la séquence, on entend un policier hurler : "Il est où ton copain ?" Une voix haut perchée répond : "C'est pas mon copain !" L'avocat assure même qu'Hasna Aït Boulahcen avait informé un ami de sa rencontre avec Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, le kamikaze qui s'est fait sauter lors de l'assaut.

"Elle a dit à son ami d'appeler le 197", ajoute-t-il. Le numéro de téléphone 197 a été mis en place après les attentats de Paris pour recueillir des renseignements, notamment après les appels à témoins. 

La famille souhaite "réhabiliter l'honneur de la victime. Elle n'était pas radicale", déclare Fabien Ndoumou. Pourtant, sur sa page Facebook, la jeune femme avait affiché, en août dernier, un portrait d’Hayat Boumeddiene (la compagne d’Amedy Coulibaly, auteur de la prise d’otages meurtrière de l’Hyper Cacher en janvier) armée d’une arbalète, rappelle Le Monde. Hasna Aït Boulahcen avait expliqué vouloir partir en Syrie comme elle.

Les proches de la jeune femme attendent maintenant de pouvoir récupérer son corps pour l'inhumer.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.