Samia Maktouf, avocate de familles de victimes : Salah Abdeslam "n'a jamais été dans une posture de vérité et d'explications"
Alors que les avocats de Salah Abdeslam ont annoncé qu'ils renonçaient à le défendre, Maître Samia Maktouf, avocate d'une vingtaine de familles de victimes des attentats du 13 novembre, a estimé sur franceinfo que l'unique survivant du commando des attentats du 13 Novembre 2015 "n'a fait que faire croire qu'il allait coopérer".
Les avocats belge et français, Sven Mary et Frank Berton, annoncent ce mercredi 12 octobre dans L'Obs qu'ils ne défendront plus Salah Abdeslam, l'unique survivant du commando des attentats du 13 Novembre 2015, parce qu’il a choisi "de se murer dans le silence".
Sur franceinfo, Maître Samia Maktouf, avocate d'une vingtaine de familles de victimes des attentats du 13 novembre, a dit ne pas être surprise par cette décision au regard de l'attitude de Salah Abdeslam depuis son arrestation en Belgique.
franceinfo : Est-ce-que vous avez vraiment cru que Salah Abdeslam allait parler ?
Samia Maktouf : Nous ne sommes pas surpris. C'est une posture tout à fait prévisible. Depuis son arrestation, ce ne sont que des prétextes. Mais il n'a jamais été dans une posture de vérité et d'explications, malgré ses différentes déclarations. Il n'a fait que faire croire qu'il allait coopérer. Aujourd'hui, pour les victimes, bien sûr que c'est ressenti comme du mépris.
Parmi les arguments des avocats, il y a des conditions de détention jugées dégradantes. Est-ce compliqué à expliquer aux familles ?
Ce qui est clair, c’est que notre justice s’est prononcée. Les avocats de Salah Abdeslam, dans une transparence totale, ont pu saisir la justice et une décision a été rendue. Aujourd'hui, Salah Abdeslam a pu se défendre. Bien sûr, pour l'équilibre de cette instruction, il est préférable que Salah Abdeslam puisse bénéficier d'une assistance d'un avocat. De toute façon, il est fidèle à ses convictions de terroriste. C'est une attitude lâche. Il a toujours été dans le mépris et dans une posture de haine et de violence.
Est-ce-que vous avez préparé les victimes à la grande probabilité qu’il n’y ait pas de mots de Salah Abdeslam ?
Pour les victimes, ce qui est attendu, c’est la vérité. Des prétextes, il en aura toujours. Qu’il soit sain et sauf, qu’il arrive à son procès, c’est ce qui est primordial aujourd’hui. Nous continuons à faire confiance à la justice pour que les victimes puissent avoir des réponses précises à une question : pourquoi leurs enfants sont morts ce 13 novembre par le fait de ces 13 protagonistes, dont Salah Abdeslam qui est survivant aujourd’hui ?
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