"Sur le Coran, je vais te baiser" : le procès de Jawad Bendaoud marqué par une vive altercation
Alors que son procès entre dans sa deuxième semaine, le "logeur de Daech" est resté sur la même ligne de défense. Et n'a pas hésité à s'en prendre à l'autre prévenu, Mohamed Soumah.
Il est à nouveau sorti de ses gonds. Jugé depuis mercredi pour avoir logé des jihadistes du 13-Novembre, Jawad Bendaoud s'en est vivement pris, lundi 29 janvier, à l'autre prévenu, Mohamed Soumah, accusé d'avoir joué les intermédiaires. "Tu me traites de menteur, sur le Coran je vais te baiser", a lancé le "logeur de Daech". L'incident entre les deux hommes, en désaccord sur un point du dossier, a provoqué une interruption de séance en début de soirée.
"La tete de ma mère je t'ai rien dit, arrête de mentir gros", s'énerve Mohamed Soumah.
— Cécile de Sèze (@CecileDSZ) 29 janvier 2018
"-tu me traites de menteur, sur le Coran je vais te baiser", rétorque #Jawad Bendaoud.
L'audience est suspendue. On les entend encore crier de loin.@RTLFrance
Mais la présidente, Isabelle Prévost-Desprez, a pu reprendre l'examen de la personnalité des prévenus 30 minutes plus tard, en leur présence. Troisième d'une famille d'origine marocaine de cinq enfants, Jawad Bendaoud est le fils d'un restaurateur et d'une assistante maternelle. "Tous mes frères ont bien réussi", a-t-il expliqué. L'aîné est mécanicien pour Airbus, un autre gère une boutique d'antiquités.
"Même pour 150 000 euros, je n'aurais pas hébergé des terroristes"
A l'inverse, Jawad Bendaoud a eu "une scolarité laborieuse", selon l'étude de personnalité. A 20 ans, il est entré dans une spirale carcérale. Il ne souffre, selon les experts, d'aucune pathologie psychiatrique, mais présente "une intolérance à la frustration". Le "logeur de Daech" a confié avoir une idée de reconversion pour l'avenir, mais n'a pas voulu en dire plus.
Pour l'avenir, #Jawad a "une idée mais je vais pas la donner car c'est une très très bonne idée, j'ai trouvé le nom et tout tout".
— Catherine Fournier (@cathfournier) 29 janvier 2018
Jawad Bendaoud en a profité pour marteler sa ligne de défense : il n'était pas au courant des projets de ses hôtes. "Je devais toucher 150 euros. Mais même avec trois zéros, pour 150 000, je n'aurais pas hébergé des terroristes", a-t-il déclaré. Jugé pour "recel de malfaiteurs terroristes", ce délinquant multirécidiviste encourt six ans de prison. Le procès reprendra mardi avec l'audition de parties civiles.
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