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Le frère d'un des terroristes du 13-Novembre condamné pour avoir communiqué avec la Syrie depuis sa prison

Karim Mohamed Aggad, le frère d'un des kamikazes du Bataclan, a été condamné vendredi à quinze mois de prison pour recel de téléphones en détention par le tribunal correctionnel de Paris.

Article rédigé par Sophie Parmentier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Personne munie d'un téléphone portable (photo d'illustration) (MAXPPP)

Le frère d'un des kamikazes du Bataclan, Karim Mohamed Aggad, a été condamné vendredi 17 mars par le tribunal correctionnel de Paris pour recel de téléphones en détention. Entre janvier 2015 et août 2016, quatre téléphones et cinq cartes SIM ont été retrouvés dans sa cellule. Karim Mohamed Aggad est en détention depuis mai 2014, après son retour de Syrie, où il était parti avec son frère Foued, l'un des terroristes des attentats du 13-Novembre. Depuis mercredi, il est également rejugé par la Cour d'appel de Paris sur son départ en Syrie, avec six autres prévenus de la filière jihadiste de Strasbourg, condamnés en juillet dernier à des peines allant de 6 à 9 ans de prison.

"J'avais besoin de parler"

À l'audience, Karim Mohamed Aggad comparaît vêtu d'un polo rayé beige et bleu, des cheveux frisés, une barbe fournie. Il ne conteste pas les faits. "Que faites-vous avec ces téléphones ?", lui demande la présidente du tribunal. "J'appelle", répond le détenu : "C'est plus pratique que la cabine téléphonique de la prison. La cabine, c'est une machine à sous, un gouffre". Comment s'est-il procuré ces téléphones ? Le prévenu explique qu'il en a acheté un à un autre détenu pour une centaine d'euros. Une autre fois, alors qu'il était pourtant à l'isolement, quelqu'un lui a fait passer un téléphone par la fenêtre. "J'avais besoin de parler", se justifie Karim Mohamed Aggad. 

Une trentaine de photos du drapeau de Daech et des vidéos d'exécutions

La présidente du tribunal lui reproche d'avoir communiqué avec son frère, Foued, et d'autres gens en Syrie, ainsi qu'avec des personnes impliquées dans le même dossier terroriste que lui. "Et ces 33 photos que l'on a retrouvées dans un téléphone avec le drapeau de Daech ? Ou ces images d'exécution, où l'on voit des personnes en uniforme orange, pendues par les pieds et enflammées ?" Le détenu répond : "Ça faisait partie de mes recherches sur internet. Je m'informais de l'actualité sur place, tout simplement", rétorque Karim Mohamed Aggad. 

Et quand votre frère vous dit qu'il va faire une opération martyr, vous lui répondez : 'Je te rejoins bientôt, ici ou ailleurs'

le procureur de la République

à Karim Mohamed Aggad

Le procureur de la République requiert 18 mois de prison pour recel. Karim Mohamed Aggad est finalement condamné à 15 mois de prison. "C'est le jugement du fantasme de la peur", s'insurge son avocate à l'issue de l'audience. 

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