"C'est un acte de guerre" : François Hollande revient sur sa nuit du 13-Novembre
Dans un entretien au "Parisien", l'ancien chef d'Etat raconte comment il a vécu les attentats de Paris et de Saint-Denis.
Il fait partie des personnes attendues à la barre pour témoigner. A quelques jours du procès des attentats du 13-Novembre, François Hollande est revenu heure par heure sur les attaques terroristes. Dans les colonnes du Parisien (article réservé aux abonnés), vendredi 3 septembre, l'ancien président raconte comment il a vécu sa soirée et les jours qui ont suivi.
Ce soir du 13 novembre 2015, au Stade de France, François Hollande raconte comment il a cherché à éviter la panique, après avoir entendu une détonation aux abords de l'enceinte : "Je reste à ma place quelques minutes pour éviter tout effet de panique. Les gens me voient depuis leur siège, il ne faut pas qu'ils fassent le lien entre ces détonations et mon départ, au risque de créer un mouvement de foule", raconte-t-il.
"Des gens apeurés et blessés"
Il rejoint ensuite le PC sécurité de l'enceinte sportive, au 5e étage, où il apprend que les terrasses parisiennes sont également prises pour cibles. "Des tirs résonnent dans le XIe arrondissement, où habite Valls. Il entend les balles qui fusent, les cris des gens apeurés et blessés."
"Je comprends que la France est attaquée. Il ne s’agit plus d’un attentat isolé, mais bien d'une action coordonnée et de grande ampleur."
François Hollandeau "Parisien"
Il apprend très vite que des terroristes sont également entrés à l'intérieur du Bataclan, où le groupe de hard rock des Eagles of Death Metal se produit. "À ce moment-là, on sait qu’il y a beaucoup de blessés à évacuer. Ce que j'ignore encore, c’est le nombre de terroristes actifs à l'intérieur", décrit l'ancien président.
"Il m’est impossible de dormir. Je passe une partie de la nuit au ministère de l’Intérieur, dans la salle de réception à l’étage, dans les appartements privés de Bernard Cazeneuve."
François Hollandeau "Parisien"
"Cette nuit noire"
Les attentats marqueront tout le quinquennat de François Hollande. "J'espère avoir laissé d’autres traces, mais celle-ci est omniprésente et indélébile, dit-il. À chaque fois qu'un nouvel attentat terroriste survient, il me replonge dans cette nuit noire. Comme les victimes, j'ai l’impression de la revivre."
Six ans plus tard, le président estime que le procès du 13-Novembre sera "sans doute un moment assez lourd", et que les parties civiles auront besoin d'avoir des réponses à leurs questions. "Je suis convaincu d'avoir pris les bonnes décisions ce soir-là, d'avoir persuadé les Français de tenir dans cette nuit bien sombre", affirme-t-il.
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