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"Ce type de récupération est toujours blessant" : des associations de victimes du 13-Novembre réagissent à la polémique sur les concerts de Médine au Bataclan

La droite et l'extrême droite appellent à l'annulation des deux concerts du rappeur prévus là où 90 personnes ont perdu la vie en 2015.

Article rédigé par franceinfo - Juliette Campion
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le rappeur Médine en concert à la Cigale, le 26 mai 2017 à Paris.  (SADAKA EDMOND/SIPA)

"Sacrilège pour les victimes, déshonneur pour la France", " des paroles [qui] sont, ni plus ni moins, un appel au meurtre"... Le passage de Médine au Bataclan les 19 et 20 octobre fait vivement réagir plusieurs élus de droite et d'extrême droite qui réclament la déprogrammation de ces deux dates. En cause, une chanson du rappeur havrais, Don't Laïk, sortie en 2015 dans laquelle il déclare notamment "Crucifions les laïcards comme à Golgotha" ou "J'mets des fatwas sur la tête des cons". Ses opposants critiquent également la supposée affiche de son concert, sur laquelle il arbore un tee-shirt avec inscrit le mot "jihad". 

Une dizaine de familles de victimes de l'attentat du 13-Novembre ont d'ores et déjà annoncé dans Le Parisien lundi 11 juin avoir lancé un recours pour faire annuler les concerts. Contactées par franceinfo, les associations 13onze15 Fraternité et vérité et Life for Paris disent toutes deux "combattre toute forme de récupération politique". Philippe Duperron, président de Fraternité et vérité, qui regroupe les "victimes et proches de victimes des attentats survenus le 13 novembre dernier à Paris et Saint-Denis", se désole : "On est face à une surenchère médiatique à laquelle on essaie de résister. Ce type de récupération est toujours blessant pour les victimes. C'est détestable."

"On demande le respect des victimes"

Le président de Fraternité et vérité admet toutefois que la venue du chanteur "a tout lieu de faire polémique" et admet une "forme de provocation" dans sa volonté de se produire sur la scène parisienne où sont mortes le 13 novembre 2015, à l'issue de l'attaque d'un commando jihadiste.

Il y a un fond contestable, c'est certain et on a reçu plusieurs demandes de nos membres pour qu'il soit déprogrammé.

Philippe Duperron

à franceinfo

"On va probablement nous accuser de vouloir le censurer mais on demande le respect des victimes et de la mémoire", poursuit-il, affirmant avoir récemment rencontré la direction du Bataclan pour discuter de ce "sujet très sensible".

"Notre association restera apolitique"

L'association Life for Paris choisit, au contraire, de soutenir "la liberté de programmation" de la salle, assure son porte-parole Alexis Lebrun à franceinfo. Contrairement à Fraternité et vérité, Life for Paris ne souhaite pas interférer dans les choix artistiques de la scène du 11e arrondissement.

Nous ne sommes pas un organe de censure et ne souhaitons absolument pas être mêlés à cette polémique lancée par la droite et l'extrême droite, encore moins quand il s'agit d'utiliser la mémoire des victimes.

Alexis Lebrun

"Notre association est et restera apolitique et ne laissera personne instrumentaliser la mémoire des victimes des attentats à des fins politiciennes comme c'est le cas dans cette affaire", conclut-il.

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