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Attentat déjoué à Paris : ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas

Un homme accusé d'avoir un projet imminent d'attentat contre des églises a été arrêté dimanche, à Paris, ont annoncé les autorités, mercredi 22 avril.

Article rédigé par franceinfo
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Un scellé sur la porte de la chambre étudiante qu'occupait Sid Ahmed Ghlma, soupçonné d'avoir préparé des attentats contre des églises en région parisienne, le 22 avril 2015. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Des attentats contre deux églises ont été déjoués par la police, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Bertrand Cazeneuve, mercredi 22 avril, alors qu'un suspect a été interpellé trois jours plus tôt, dans le 13e arrondissement de Paris. Francetv info revient sur les premiers éléments de l'enquête.

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Ce que l'on sait

L'identité du suspect, Sid Ahmed Ghlam. Cet étudiant en électronique algérien de 24 ans résidait dans une résidence universitaire du 13e arrondissement de Paris. Un an après un séjour en Turquie, au début de l'année 2014, il avait retenu l'attention de la Direction générale de la sécurité intérieure, précise Le Parisien. Mais les mails et les appels téléphoniques ne révèlent rien. Une fiche de suveillance S13 est toutefois rédigée, pour signaler d'éventuels déplacements à l'étranger.

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Un contact en Syrie et des documents d'organisations terroristes. "Cet individu était en contact avec une autre personne pouvant se trouver en Syrie avec laquelle il échangeait sur les modalités de la commission d'un attentat, ce dernier lui demandant de cibler une église", a expliqué le procureur de la République, François Molins. Selon ce dernier, le suspect avait chez lui des documents sur les "organisations terroristes Al-Qaïda et Etat islamique".

Une attaque planifiée contre une ou plusieurs églises. "Une documentation fournie a (...) été découverte, établissant sans ambiguïté que l'individu projetait la commission imminente d'un attentat, vraisemblablement contre une ou deux églises", a déclaré Bernard Cazeneuve, dans la matinée. Le choix d'un lieu de culte catholique a été suggéré par le contact syrien, précise le procureur de la République. L'attaque était imminente, sans que l'on sache précisément la date prévue du passage à l'acte.

Sid Ahmed Ghlam présent sur une scène de crime. "Des traces de l'ADN du suspect ont été retrouvées dans le véhicule d'Aurélie Châtelain, par comparaison avec deux traces de sang trouvées l'une sur le frein à main, l'autre sur le bas de caisse, à gauche", explique le procureur. La jeune femme avait été retrouvée tuée d'une balle dans son véhicule brûlé à Villejuif (Val-de-Marne). Les enquêteurs sont convaincus de la responsabilité de Sid Ahmed Ghlam, car ils s'appuient également sur des éléments balistiques et de géolocalisation.

Un arsenal conséquent. Dans le véhicule et au domicile de l'homme arrêté, Sid Ahmed Ghlam, la police a découvert un "arsenal composé notamment de plusieurs armes de guerre, d'armes de poing, de munitions, de gilets pare-balles", a ajouté Bernard Cazeneuve. A son domicile, elle a également retrouvé des armes, des gilets et brassards de police, de l'argent liquide, des téléphones et puces téléphoniques. Selon Le Parisien, le suspect s'est rendu la semaine dernière dans une ville de banlieue, muni d'une adresse, pour y récupérer les armes dans le coffre d'une voiture.

Ce que l'on ne sait pas

Pourquoi Aurélie Châtelain a-t-elle été tuée ? Aucune hypothèse n'est privilégiée sur "les raisons précises de ce geste criminel", a indiqué le procureur de la République, en évoquant le meurtre de cette professeure de fitness. Alors que les enquêteurs disposent de nombreux éléments pour mettre en cause Sid Ahmed Ghlam, le mobile, lui, est encore inconnu.

Quelles églises étaient visées ? Pour le moment, cette information n'a pas été précisée. François Molins a simplement noté que le suspect avait mené des recherches sur des églises à Villejuif (Val-de-Marne). D'ailleurs, Aurélie Châtelain a été tuée à moins de deux kilomètres de l'une d'entre elles. Deux églises étaient visées, a déclaré Manuel Valls, au terme d'une visite dans deux lieux de culte catholique de la ville, Saint-Cyr et Sainte-Thérèse.

Y a-t-il eu des complicités ? Le procureur n'a pas livré de détails sur la personne interpellée à Saint-Dizier (Haute-Marne), ville où vivent les parents du suspect. Les policiers ont arrêté une femme de l'entourage du suspect vêtue d'une burqa, dans un pavillon où elle vivait avec deux enfants en bas âge. La sœur de cette femme précise qu'elle s'est convertie "il y a environ deux ans à l'islam". Enfin, les enquêteurs vont devoir comprendre comment le suspect s'est procuré 2 000 euros en liquide et son arsenal, composé notamment de quatre fusils d'assaut Kalachnikov.

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