Autriche : ce que l'on sait de l'attaque terroriste qui a fait au moins quatre morts à Vienne
Un assaillant "proche de l'Etat islamique" a été abattu, mais d'autres suspects sont encore recherchés.
Des assaillants armés ont semé la terreur, lundi 2 novembre, dans les rues du centre-ville de Vienne (Autriche). La soirée précédant l'entrée en vigueur d'un reconfinement contre l'épidémie de Covid-19 a basculé aux alentours de 20 heures. A proximité du Stadttempel, la grande synagogue de Vienne, des fusillades ont éclaté, tuant quatre personnes et en blessant quinze autres, selon un bilan encore provisoire. Peu après 23 heures, le chancelier Sebastian Kurz a condamné "une attaque terroriste répugnante".
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Une attaque aux abords de la grande synagogue
Quand ont éclaté les premiers coups de feu, aux alentours de 20 heures, la synagogue était fermée et vide : "la prière du soir était déjà terminée", selon Oskar Deutsch, leader de la communauté juive de Vienne, sur Twitter*, précisant ignorer si la synagogue était ciblée par l'attaque.
"Quand nous avons entendu des tirs, nous avons regardé par la fenêtre et vu les hommes armés faire feu en direction des clients de différents bars et pubs", a déclaré à la radio londonienne LBC* le rabbin Schlomo Hofmeister, qui réside dans le complexe abritant la synagogue.
De nombreuses personnes profitaient alors d'une dernière sortie nocturne avant l'entrée en vigueur d'un nouveau confinement destiné à enrayer la propagation de l'épidémie de Covid-19. "Les bars et restaurants étaient ouverts jusqu'à minuit donc il y avait plus de gens que les jours précédents", a raconté Amélie, guide conférencière française installée à Vienne, à franceinfo.
Les endroits où il y a eu les attaques sont des endroits très fréquentés, notamment par les jeunes. (...) Il faisait 20 degrés, il faisait doux, donc beaucoup de gens sont sortis.
Amélie, guide conférencière française vivant à Vienneà Franceinfo
L'attaque s'est déroulée dans six lieux différents, a expliqué la police, sans donner de détails. Selon la télévision publique ORF*, ces six lieux se situent dans l'hypercentre de la capitale autrichienne, non loin de la synagogue.
Au moins quatre morts et quinze blessés
Le bilan provisoire de ces attaques meurtrières, diffusé par la chaîne autrichienne ORF TV*, fait état de quatre morts, deux femmes et deux hommes. Un assaillant a également été tué par la police. La chaîne évoque aussi, au matin du 3 novembre, 15 blessés.
*06:30 Uhr*
— POLIZEI WIEN (@LPDWien) November 3, 2020
Was wir bisher über den Anschlag in der Inneren Stadt wissen:#0211w pic.twitter.com/fRlUVI2X5O
Un assaillant sympathisant jihadiste abattu, d'autres suspects recherchés
Après ces attaques, le centre historique de Vienne a été en grande partie bouclé par la police, qui a lancé une chasse à l'homme pour retrouver les assaillants, tandis que les transports publics ont été interrompus dans la zone.
Plusieurs assaillants armés étaient recherchés. L'un deux a été abattu par les forces de l'ordre. Il était "lourdement armé", a confirmé mardi matin le ministre de l'Intérieur Karl Nehammer, lors d'une conférence de presse. L'homme était équipé d'un fusil d'assaut et d'une ceinture d'explosif factice. Le tireur abattu a été identifié comme un sympathisant de l'Etat islamique, a précisé le ministre. Son domicile a été perquisitionné. "Les indices recueillis montrent clairement que c'est une personne radicalisée qui se sentait proche de l'EI".
Des centaines de policiers ont été déployés mardi dans la capitale autrichienne, à la recherche d'autres potentiels auteurs de ces attaques. Les autorités invitent toujours la population à rester chez elle. Les enquêteurs tentent de déterminer s'il est possible qu'il n'y ait eu qu'un seul tireur, alors que les fusillades se sont déroulées dans six lieux différents.
Des contrôles renforcés ont été mis en place à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche dans le cadre des recherches de suspects, a indiqué la police allemande.
Une vive émotion internationale
Dans la soirée, des messages de soutien du monde entier ont été adressés aux Autrichiens. "Après la France, c'est un pays ami qui est attaqué", a réagi Emmanuel Macron. "Nous ne céderons rien", a-t-il affirmé, exprimant son soutien. La lutte contre "le terrorisme islamique" est "notre combat commun", a réaffirmé la chancelière allemande Angela Merkel.
Le président américain Donald Trump et le candidat démocrate à la présidence, Joe Biden, ont également condamné l'attaque terroriste, adressant leur soutien aux Européens.
Nous, Français, partageons le choc et la peine du peuple autrichien frappé ce soir par un attentat au cœur de sa capitale, Vienne. Après la France, c’est un pays ami qui est attaqué. C’est notre Europe. Nos ennemis doivent savoir à qui ils ont affaire. Nous ne céderons rien.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 2, 2020
L'émotion est d'autant plus forte que l'Autriche avait jusqu'à présent été épargnée par les attentats islamistes de grande ampleur qu'ont pu connaître la France, l'Allemagne ou le Royaume-Uni.
* Les liens marqués d'un astérisque renvoient vers des articles en anglais ou en allemand.
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