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Ce que l'on sait de l'attentat déjoué contre un site militaire

Quatre personnes proches des milieux islamistes et soupçonnées de planifier une action terroriste ont été interpellées en début de semaine.

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un militaire en mission de surveillance, à Valenciennes (Nord), le 13 janvier 2015. (MAXPPP)

Quatre personnes ont été interpellées alors qu'elles projetaient une action "contre des installations militaires", a affirmé Bernard Cazeneuve, mercredi 15 juillet. Francetv info revient sur ce que l'on sait de cette menace déjouée par les services de surveillance. 

Qui sont les suspects ? 

Quatre individus, âgés de 16 à 23 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue lundi 13 juillet après un coup de filet réalisé dans les Bouches-du-Rhône, le Rhône et les Yvelines. La garde à vue a été levée mercredi soir pour le garçon de 16 ans, selon Le Monde, puisque les autres membres du commando ont expliqué l'avoir écarté du projet en raison de son âge.

Deux leaders se détachent de ce groupe, explique BFMTV. Le premier, un mineur de 17 ans décrit comme le principal instigateur, avait été signalé pour ses "velléités de départ en Syrie", a indiqué le ministre de l'Intérieur. Repéré pour son activisme sur les réseaux sociaux, ce jeune homme était en contact avec des jihadistes français aujourd'hui incarcérés. Le second leader "est un ancien militaire, réformé en 2013", a également souligné Bernard Cazeneuve. Une source proche de l'enquête indique qu'il a, en fait, été réformé de la marine nationale en janvier 2014, à la suite de problèmes de santé, d'après Midi libre.

Qui visaient-ils ? 

Selon une source policière citée par Le Monde, le projet d'attentat consistait à filmer la décapitation d'un militaire gradé. L'attaque était programmée entre décembre 2015 et janvier 2016 et, selon France Info, elle devait, pour le symbole, avoir lieu un an après l'attaque de Charlie Hebdo.

D'après plusieurs médias, le site visé aurait été le fort Béar, situé à Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales. C'est là que s'entraînent notamment les commandos qui occupent le fort du Triadou, dans la ville voisine de Collioure.

Mais d'après France 3 Languedoc-Rousillon, il s'agirait plutôt du sémaphore de Béar, situé juste à côté du fort. Ce bâtiment qui appartient à la marine nationale abrite une poignée de militaires chargés de veiller sur cette vigie. Or, l'homme de 23 ans interpellé lundi est un ancien marin qui "a été guetteur au sémaphore Béar", selon Midi libre. Il aurait pu "nourrir une rancune personnelle contre le chef de détachement", d'après une source proche de l'enquête.

Comment ont-ils été repérés ? 

Dans le cadre du dispositif mis en place par le gouvernement pour prévenir les filières jihadistes, le principal leader du groupe était connu des services de surveillance. Il avait fait l’objet d’un entretien administratif par la DGSI en octobre 2014. C'est en contrôlant ses contacts qu'ont ensuite été identifiés les autres membres du commando. 

Mais, d'après Le Monde, c'est un renseignement "étranger" qui aurait contribué à attirer l’attention des services français sur leurs intentions et conduit la DGSI à demander, le 23 juin, au parquet de Paris, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme.

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