Assassinat de Samuel Paty : des peines de prison avec sursis et une peine aménageable ont été prononcées pour six collégiens
Le tribunal de Paris a condamné, vendredi 8 décembre, six collégiens jugés pour leur implication dans l'assassinat de Samuel Paty à des peines de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme. La peine de prison ferme concerne l'adolescent qui avait désigné le professeur à son bourreau. Elle est aménageable.
Ces peines ont été ordonnées au regard "de la gravité des faits", de la "personnalité" des adolescents et de leur "évolution", et ce, alors que les infractions sont "parfaitement établies", a déclaré le tribunal pour enfants dans son jugement. Le procès, qui a duré deux semaines, s'est tenu sous strict huis clos vu le jeune âge des prévenus à l'époque des faits, entre 13 et 15 ans. Un autre procès est prévu pour les huit adultes impliqués, fin 2024.
Samuel Paty, enseignant en histoire-géographie de 47 ans, avait été poignardé puis décapité en octobre 2020 près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène abattu dans la foulée par la police. Le jeune islamiste radicalisé de 18 ans reprochait au professeur d'avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.
Une condamnation à deux ans de prison dont six fermes
Cinq des adolescents, âgés de 14 et 15 ans, étaient jugés pour association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées. Ils étaient accusés d'avoir surveillé les abords du collège et désigné Samuel Paty à l'assaillant, contre rémunération. La peine la plus lourde, deux ans de prison dont six mois ferme aménagés sous bracelet électronique, a été prononcée à l'encontre de l'ex-collégien abordé par l'assaillant Abdoullakh Anzorov. Quatre autres jeunes ont été condamnés à des peines allant de 14 mois avec sursis probatoire (c'est-à-dire assorti d'une série d'obligations, notamment de suivre un enseignement ou une formation et d'être suivi par des professionnels de l'enfance) à 18 mois avec sursis probatoire.
Une sixième adolescente, âgée de 13 ans au moment des faits, a été condamnée à 18 mois de sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse. Cette collégienne avait, à tort, soutenu que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de la classe de se signaler et de sortir de la classe avant de montrer les caricatures de Mahomet. Elle n'avait en réalité pas assisté à ce cours.
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