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Vidéo Assassinat de Samuel Paty : Robert Badinter appelle à défendre "la République" face aux "champions de la mort"

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Article rédigé par franceinfo
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"Nous sommes pour la vie", s'écrie l'ancien garde des Sceaux qui salue en Samuel Paty un "héros de la liberté". "Qu'il soit salué, qu'on se taise, qu'on rende hommage, que l'on ne se déchire pas autour de projets de loi, la question en cet instant n'est pas là", appelle Robert Badinter.

Dans un entretien à France Inter mercredi 21 octobre, l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter a appelé à défendre et à "veiller sur la République" face aux "champions de la mort", après l'assassinat du professeur Samuel Paty vendredi dernier à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

>> Suivez en direct les avancées de l'enquête et du débat public après l'assassinat d'un enseignant dans les Yvelines.

Ce qu'il faut se répéter, c'est ce trésor dont nous avons hérité, qui s'appelle la République, avec ses garanties, avec sa liberté, avec son droit à l'expression pour chacun, qui nous a été légué après des siècles de combat, il faut veiller dessus et ne pas s'agiter en demandant des lois, des lois, toujours des lois.

Robert Badinter, ex-garde des Sceaux

à France Inter

Robert Badinter a tenu à "saluer la mémoire" de Samuel Paty, "un homme qui, à sa manière, est un héros tranquille". "Dans le corps enseignant aujourd'hui, il y a ainsi des femmes et des hommes qui s'exposent, et qui s'exposent pour nous, pour la République, qui tiennent bon (...) Je tiens à dire que c'est un héros de la liberté, un héros anonyme, un héros comme il y en a tant. Mais qu'il soit salué, qu'on se taise, qu'on rende hommage, que l'on ne se déchire pas autour de projets de loi, la question en cet instant n'est pas là", a poursuivi l'ex-président du Conseil constitutionnel.


S'agissant de l'assaillant de 18 ans qui a assassiné le professeur, Robert Badinter, connu pour avoir obtenu l'abolition de la peine de mort en 1981, s'est interrogé : "Qui l'a élevé ? Quels sont les mauvais maîtres qu'il s'était donné ? C'est là où gît la première responsabilité. Lui est mort après un acte d'une barbarie atroce. Mais qu'est-ce qui peut conduire un adolescent vers un tel acte ? Et qu'il considère que c'est un devoir divin ? Là, vous êtes dans une forme d'aliénation complète".

La responsabilité doit être étendue à ceux qui sont, d'une certaine manière, les co-auteurs intellectuels, les complices de cet acte.

Robert Badinter


Sept personnes, dont deux mineurs, doivent être présentées à un juge antiterroriste mercredi. Parmi elles figure le parent d'élève qui avait appelé sur les réseaux sociaux à la mobilisation contre Samuel Paty, après son cours sur la liberté d'expression. Mais aussi le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, qui avait accompagné ce parent d'élève dans sa mobilisation.

"Comment est-ce que ça s'allume, ça se propage, ça se répand jusqu'à la mort ? Parce que ce sont des doctrines de mort. Et c'est peut-être en cela la menace la plus vive ou le défi le plus cruel lancé à notre civilisation : ce sont des champions de la mort. Et nous, nous le refusons. Nous sommes pour la vie", a souligné Robert Badinter.

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