"Envoyé spécial" : Le journal "Charlie Hebdo" était-il assez protégé ?
Le journal "Charlie Hebdo" a-t-il bénéficié d'une protection suffisante après les menaces qui ont suivi la publication des caricatures de Mahomet ? Le dispositif de sécurité a évolué avec le temps et des questions se posent aujourd'hui sur son efficacité. Extrait d'"Envoyé spécial" du jeudi 19 mars à 20h55 sur France 2.
Une voiture de police était stationnée 24 heures sur 24 devant la porte principale de l'immeuble qui abrite la rédaction de Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement de Paris. Une image récupérée cet été sur internet le confirme.
Selon un ancien commissaire de police du Service de la protection (SDLP), une voiture plus deux policiers constituent "un dispositif très léger". "Il n'y a pas de barrières de sécurité sur le trottoir et pas de policier à l'entrée", précise-t-il en analysant la photo.
L'ex-policier estime que c'est le dispositif mis en place depuis l'attentat du 7 janvier qui serait le plus efficace. "On doit mettre des mesures de sécurité passives autour du journal comme des barrières de sécurité, un car de police ou de gendarmerie avec cinq ou six policiers", explique-t-il.
La question des gardes statiques
Le dispositif a évolué en septembre dernier : la voiture de police disparaît car elle était peu efficace à cause des multiples entrées autour du journal, explique la préfecture. Elle est remplacée par une voiture de patrouille qui fait le tour de l'immeuble toutes les trente minutes. Le syndicat de police Alliance avait demandé la suppression de la surveillance en bas de l'immeuble en posant une question : "Le service peut-il se payer ce luxe ?"
L'un de ses responsables indique que son syndicat réclame depuis de nombreuses années "la fin des tâches indues, à savoir les gardes statiques qui ne sont pas le cœur de métier des policiers nationaux". Pour l'ex-policier de la SDLP, on pouvait avoir une garde statique et une patrouille. "Quand on fait une sécurité passive et qu'il ne se passe rien, tout le monde dit que ça ne sert à rien. L'habitude prend le dessus et c'est comme ça qu'on va à la catastrophe", dit-il. Ce jour-là, il y a eu douze morts.
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