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Attaque à Rambouillet : accusé de laxisme sur les questions de sécurité, le gouvernement riposte

Gérald Darmanin et Gabriel Attal s'expriment dans la presse dimanche, après les polémiques nées de l'attaque au couteau au commissariat de Rambouillet.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Gabriel Attal et Gérald Darmanin, à l'Élysée, en novembre 2020. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le gouvernement contre-attaque, dimanche 25 avril, après avoir été critiqué une fois de plus pour son laxisme, cette fois après l'attaque au commissariat de police de Rambouillet vendredi, dans laquelle une fonctionnaire de police est décédée. L'exécutif défend donc son bilan sécuritaire et s'affiche à la manœuvre. Emmanuel Macron s'est rendu discrètement à Thoiry (Yvelines) samedi pour présenter ses condoléances à la famille de la victime. Une réunion à Matignon s'est tenue autour du Premier ministre.

Dimanche, ce sont les lieutenants de la majorité que le président de la République envoie sur le front de la riposte. Un ministre venu de la droite, un ministre venu de la gauche, pour prendre en "tenaille" les oppositions.

Gérald Darmanin affiche sa fermeté pour faire taire la droite

Les accusations de laxisme viennent sans surprise de la droite. L'ancien sarkozyste Gérald Darmanin réplique dans le Journal du dimanche : "Notre main ne tremble pas", assure-t-il. Rappel du bilan : 10 000 postes pour la police et la gendarmerie, des moyens de plus comme les drones et les caméras piétons, une trentaine d’attentats déjoués, plus de 500 expulsions de radicalisés.

Mercredi, le ministre de l'Intérieur présente en Conseil des ministres une nouvelle loi antiterroriste, une arme de plus, selon lui, pour mieux repérer les individus isolés, mieux suivre également les terroristes à la sortie de prison. Gérald Darmanin adresse par ailleurs un message à son ancienne famille politique : gare au "concours Lépine" de la mesure la plus démagogique. Au côté d’Emmanuel Macron, le ministre entend incarner une "autorité tranquille, mais ferme".

Au-delà du terrorisme, il élargit le champ : position ferme justement contre le cannabis, qualifié de "drogue dure". Il se prononce ouvertement pour une évolution de la loi en matière d’irresponsabilité pénale en cas d’absorption volontaire de stupéfiants. Une réponse à l’affaire Sarah Halimi, dans laquelle son meurtrier ne sera pas jugé. Sur l'immigration enfin, Gérald Darmanin réitère la volonté de réforme de l'espace Schengen, pour mieux protéger les frontières de l'Union européenne.

Gabriel Attal accuse la gauche de faire le jeu du Rassemblement national

À gauche, c'est Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, un ancien socialiste, qui mène l’offensive, dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. La gauche est pourtant bien moins virulente que la droite et l’extrême droite depuis l'attaque de Rambouillet survenue vendredi. Mais ce qui lui est reproché, c’est de ne pas soutenir davantage le gouvernement dans l’épreuve. La gauche aussi coupable que la droite et l’extrême droite, qualifiées de "vautours", qui se repaissent des drames et en font de la politique politicienne.

Gauche et droite qui font, selon le porte-parole du gouvernement, une "haie d’honneur" au Rassemblement national en attaquant Emmanuel Macron et en épargnant Marine Le Pen. La charge est violente : "Ils estiment peut-être que son élection provoquera un tel choc qu’il leur permettra de renaître et de se refaire une santé politique", affirme Gabriel Attal. Lui aussi a un message pour son ancienne famille politique : l'union de la gauche n’est pas un shooting photo. "Certains socialistes et Yannick Jadot sont plus proches de nous que de Jean-Luc Melenchon."

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