Attentat de Strasbourg : le récit du chauffeur de taxi qui a transporté le terroriste
Le soir du 11 dĂ©cembre 2018, Mostafa Salhane est pris en otage par un terroriste islamiste qui vient d’abattre cinq personnes et d’en blesser onze sur le marchĂ© de NoĂ«l de Strasbourg. Ce chauffeur de taxi raconte cette dernière course, un huis clos glaçant qui va durer 15 minutes. "Il est 19h58 exactement. Je venais de dĂ©poser quatre parlementaires italiens et d'un seul coup, je vois un type sortir de derrière une camionnette, le regard noir en me fixant. Il passe devant deux clients, s’installe dans la voiture et ferme la porte". Après cela, l’homme lui explique qu'il vient de commettre un attentat. "Tout en sortant son arme et en la pointant sur moi, il m'annonce qu’à partir de cet instant-lĂ , je vais rester avec lui et qu’on va mourir ensemble", poursuit-il.Â
"Un moment d'inattention"
Ă€ ce moment-lĂ , Mostafa s’inquiète des potentiels Ă©changes de tirs avec la police, qui pourraient mettre sa vie en danger. "Il fallait que je retourne cette situation en ma faveur, jusqu'Ă que je trouve la petite fenĂŞtre oĂą je pouvais m'Ă©chapper", explique-t-il. "On est Ă 900 mètres du commissariat et subitement, il est pris de douleurs Ă©tant donnĂ© qu’il a eu un Ă©change avec les militaires. Il Ă©tait blessĂ© au niveau du bras et de la jambe". L’homme lui demande alors de l’aider Ă se soigner. Ils sortent du vĂ©hicule et Mostafa lui donne un paquet de mouchoirs et une bouteille d’eau.Â
"Il y a un moment d'inattention, il baisse son arme au niveau de sa ceinture et commence à prendre la bouteille et les mouchoirs. Je recule tout doucement, je monte dans la voiture, j’accélère et je pars en direction du commissariat", conclut-il. Le signalement donné par le chauffeur de taxi va permettre d'identifier le terroriste qui sera abattu 48 heures plus tard par les policiers. Mostafa Salhane est à la fois témoin et partie civile dans le procès qui débute jeudi 29 février à Paris.
Commentaires
Connectez-vous Ă votre compte franceinfo pour participer Ă la conversation.