Mort d’Arnaud Beltrame : le témoignage de Julie Grand, ex-otage sauvée par le gendarme en 2018
Il a fallu six années pour trouver la force de mettre des mots sur ce qu’elle a vécu. Le 23 mars 2018, Julie, hôtesse d’accueil d’un supermarché de Trèbes (Aude) se retrouve face à un terroriste. Il vient de tuer trois personnes, en a blessé 15 autres, et fait irruption dans le commerce. “J’ai levé le nez, j’ai vu un coup de feu tiré en l’air. J'entends ‘Allah Akbar’. (...) Il m’explique qu'il a tué assez de gens, que c’est une petite action et qu’il lui reste à présent à mourir en martyr en essayant de faire le plus de mal possible”, se souvient-elle.
"Prends-moi à sa place"
"Il s’est glissé derrière moi, l’arme sur mon crâne, un couteau au niveau des côtes", poursuit-elle. Alors qu’à l’extérieur, les gendarmes ont établi un périmètre, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, 44 ans, décide d’entrer. "Il a commencé à dire : ‘La petite dame n’y est pour rien, moi je suis gendarme, je représente l’État, prends-moi à sa place.’ Il y a eu un blanc, j'ai compris que c'était le moment pour moi de partir". Arnaud Beltrame est mortellement blessé quelques heures plus tard. "Ce qui m’aide beaucoup, c’est le professionnalisme dont il a fait preuve", explique celle qui a raconté ce jour qui a bouleversé sa vie dans un livre, Sa vie pour la mienne. Le terroriste a été abattu par les forces de l’ordre. Le procès de sept de ses complices présumés doit être tenu à la fin du mois.
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