Cet article date de plus de deux ans.

Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : la mère de Rachid Kassim, commanditaire présumé, demande à ne pas témoigner

Cette femme, habitante de Saint-Etienne (Loire) a été convoquée à l'audience du procès, à Paris. Dans une longue lettre que franceinfo a pu consulter, elle a fait la demande de ne pas venir témoigner.

Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'église dans laquelle le père Jacques Hamel a été assassiné, à Saint-Etienne-du-Rouvray, le 26 juillet 2016. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Près de six ans après l'assassinat du père Hamel en pleine messe à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), en juillet 2016, le procès de cet attentat s'est ouvert, lundi 14 février à Paris. Si les deux auteurs de l'assassinat ont été abattus par la police à la sortie de l'édifice, le 26 juillet 2016, quatre hommes de leur entourage sont aujourd'hui jugés pour "association de malfaiteurs terroriste", pour laquelle Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle. Pourtant trois seulement sont présents : l'un des grands absents du procès est le jihadiste Rachid Kassim, l'instigateur présumé de l'attaque, probablement mort en Irak en 2017. 

>> Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : un accusé hésitant et des absences très remarquées à l'ouverture du procès

La mère de Rachid Kassim, qui vit à Saint-Etienne (Loire), a été convoquée à l'audience. Mais elle ne viendra pas : dans une longue lettre que franceinfo a pu consulter, elle en fait la demande à la cour, qui a accepté.

"Je suis bouleversée"

Dans ces cinq pages manuscrites à l'encre bleue, adressée au président de la cour d'assises, elle écrit : "Je vous assure que je ne peux pas prendre la parole devant la cour pour parler de cet individu". "Cet individu" : voici comment elle désigne son fils, accusé d'être le commanditaire de l'attentat à Saint-Étienne-du-Rouvray, et qui apparaît dans plusieurs dossiers de terrorisme en France.

"Des choses horribles, impardonnables, écrit sa mère. Pour moi, cet enfant n'est plus mon fils et il est mort. Je suis bouleversée, je ne dors plus, je ne mange plus" poursuit-elle.

La Stéphanoise mentionne ensuite ces maladies comme de l'hypertension, du diabète, "un abcès qui peut se réveiller". "Le cauchemar recommence. J'ai l'impression de me noyer sans cesse à chaque convocation de la police et de la justice. J'ai peur d'être de nouveau anéantie". Ce sont là ses derniers mots avant une étroite signature. 

Le 26 juillet 2016, deux terroristes de 19 ans faisaient irruption dans une église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), en pleine messe. Ils y ont égorgé le père Hamel, avant d'être abattus par les forces spéciales.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.