Trappes : après une tentative de suicide, l'adolescente voilée agressée est "sortie d'affaire"
Elle avait porté plainte mi-août à Trappes (Yvelines) pour agression islamophobe. Son pronostic vital n'est plus engagé, selon la préfecture du département.
Elle avait porté plainte après avoir été agressée par deux hommes qui lui auraient arraché son voile, à Trappes (Yvelines), le 13 août. L'adolescente de 16 ans s'est défenestrée, lundi 26 août en fin de journée, du quatrième étage de son immeuble, mais elle est "sortie d'affaire". "Son pronostic vital n'est plus engagé", a affirmé mardi la préfecture des Yvelines.
D'abord hospitalisée aux urgences de Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine), la jeune musulmane a ensuite été transférée à l'hôpital Georges-Pompidou, dans le 15e arrondissement de Paris. Elle a subi une première intervention chirurgicale qui a réussi. Elle doit toutefois être opérée une deuxième fois du fait de la gravité de ses blessures, a précisé la préfecture.
Les raisons de son geste n'ont pour l'heure pas été précisées. Selon une source policière, elle avait fait une précédente tentative de suicide, le 23 août, en absorbant des médicaments.
Une enquête ouverte sur son agression
Lundi, afin de prévenir d'éventuelles échauffourées, huit camions de CRS ont été postés devant le commissariat de Trappes où s'étaient concentrées les violences du mois dernier. Ce qui n'a pas plu à certains habitants du quartier. "Ce qu'on peut déplorer, c'est qu'après un événement qui a secoué une famille et tout un quartier, on envoie des fourgons de CRS, au lieu d'organiser une cellule d'écoute", a déploré un voisin rencontré par l'AFP.
Une enquête avait été ouverte sur l'agression de la jeune fille, mi-août. Selon son témoignage, deux hommes, dont un au crâne rasé, l’ont "fait chuter au sol" et l'ont frappée, mais la police n’a pas pu corroborer cette version, aucun témoin n'étant présent au moment de l'agression présumée. Il est néanmoins établi que l'adolescente a bien été frappée.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait "condamné avec sévérité cette nouvelle manifestation de haine et d'intolérance antimusulmane qui porte atteinte aux valeurs de la République et au principe de liberté de conscience". De son côté, le Collectif contre l'islamophobie en France avait fustigé "une agression islamophobe, raciste et sexiste (…). Il y a clairement une volonté de la part des agresseurs de faire mal physiquement et psychologiquement".
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