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Tuerie du musée juif à Bruxelles : ce que l'on sait de l'homme arrêté

Un Français de 29 ans est soupçonné d'être l'auteur de la fusillade meurtrière de Bruxelles. Interpellé à Marseille, il a été placé en garde à vue. 

Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Un portrait de Mehdi Nemmouche, l'homme suspecté d'être l'auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles. (FRANCE 2)

Un Français suspecté d'avoir participé à la tuerie du musée juif de Bruxelles a été arrêté vendredi 30 mai à Marseille, selon des proches de l'enquête. Mehdi Nemmouche est soupçonné d'être l'auteur de l'attaque qui a fait quatre victimes, un couple d'Israéliens, une bénévole française et un employé belge, le 24 mai dans la capitale belge. Dimanche, sa garde à vue a été prolongée de 48 heures, jusqu'au mardi 3 juin.

Francetv info revient sur les principales informations connues sur les circonstances de cette interpellation et sur le profil du suspect.

Comment a-t-il été arrêté ?

Selon les informations d'Audrey Goutard pour France 2, l'homme a été interpellé par les douanes à Marseille, à la gare routière Saint-Charles, vendredi à la mi-journée.

C'est lors d'un "contrôle inopiné" qu'il a été arrêté alors qu'il se trouvait dans un autocar en provenance d'Amsterdam via Bruxelles, a précisé François Molins, procureur de la République de Paris, lors d'une conférence de presse.

Pourquoi a-t-il été interpellé ?

Les douaniers marseillais ont immédiatement fait le rapprochement entre Mehdi Nemmouche et le signalement de l'auteur de la fusillade, aperçu sur les images de vidéosurveillance du musée bruxellois. Décrit par la police comme "athlétique" et de corpulence moyenne, l'homme recherché serait âgé d'une trentaine d'années, selon un témoin, comme le suspect arrêté en France.

Les suspicions des douaniers ont été renforcées par la fouille des affaires du suspect. Elles contenaient la même casquette et les mêmes chaussures que l'homme aperçu sur la vidéo. Mais surtout, une kalachnikov et un revolver, correspondant aux calibres utilisés à Bruxelles, ont été retrouvés dans son sac. Il était également en possession de plusieurs centaines de cartouches, d'une mini-caméra de type Go-Pro, d'un appareil photo, et d'une vidéo revendiquant la tuerie du musée juif

Qui est le suspect ?

Mehdi Nemmouche est un Français de 29 ans, originaire de Roubaix (Nord). "Il n'a jamais connu son père et a été placé, comme ses deux sœurs, dès l'âge de trois mois en foyers et familles d'accueil", explique La Voix du Nord qui retrace son parcours de jeune adolescent délinquant. 

La tante du jeune homme parle de "quelqu'un de gentil, d'intelligent, scolarisé, qui avait fait une année d'université", mais aussi "très discret" et qui "ne se confiait pas facilement". Sa famille dit aussi ne plus avoir eu de contact avec lui depuis les années 2000. Mehdi Nemmouche "ne fréquentait pas la mosquée, il ne parlait pas de religion", assure sa tante, qui en est persuadée : "c'est forcément en prison" qu'il a pu se radicaliser.

L'ancienne avocate de Nemmouche se souvient d'un jeune homme "vif d'esprit" (FRANCE 2)

Me Soulifa Badaoui, son avocate en 2009, se souvient de "quelqu'un d'intelligent et vif" mais qui avait "de grosses difficultés personnelles". Selon elle, l'homme n'avait, au moment où elle le défendait, "pas de pratique religieuse quelle qu'elle soit". Me Badaoui insiste : "ce n'était pas, à ma connaissance, une personne prédestinée à commettre ce genre de faits".

Quel a été son parcours judiciaire ?

Il est défavorablement connu des services de polices français, condamné à sept reprises depuis 2004 pour conduite sans permis, des vols avec violence ou des vols aggravés. Il a notamment été condamné en 2009 à 24 mois de prison pour un braquage, rappelle La Voix du Nord alors qu'il était emprisonné pour d'autres faits.

Le jeune homme a été incarcéré dans plusieurs établissements pénitentiaires de la région lilloise puis "à Grasse, Salon-de-Provence, Le Pontet et Toulon". C'est lors de ces derniers séjours en prison qu'il se serait "autoradicalisé" au contact de "groupes islamistes radicaux et prosélytes", a indiqué le procureur de la République. LePoint.fr affirme qu'il aurait été "détecté" comme se radicalisant dès 2009. 

Que sait-on de sa "radicalisation" ?

"Son radicalisme religieux a été signalé lorsqu'il était en détention, a précisé le procureur, mais son départ à l'étranger seulement trois semaines après sa sortie de prison, a entravé toute possibilité de surveillance."

Libéré le 4 décembre 2012, l'homme "s'est rendu en Syrie, en passant par Londres, Beyrouth et Istanbul"  où il aurait passé plus d'un an, avant de "brouiller les pistes" sur le chemin du retour en Europe, passant successivement par la Malaisie, Singapour et Bangkok. De retour à Francfort en mars 2014, il a été signalé par les autorités allemandes aux services de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui l'ont "fiché"

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