Un petit village de la Drôme privé de son maire, emprisonné en Italie
A Pennes-le-Sec, le conseil municipal a attiré plus de monde que d'habitude, mardi. Et pour cause : il s'est déroulé sans l'édile de la commune, condamné à de la prison ferme pour une facture non payée dans un hôtel italien.
Monsieur le maire est derrière les barreaux. Ce n'est pas le titre d'un mauvais film, mais l'histoire surprenante de la petite commune de Pennes-le-Sec (Drôme). Antoine Colangelo a été condamné à trois mois de prison en Italie, pour ne pas avoir honoré une facture salée dans un hôtel de Ravenne, il y a quatre ans. En attendant sa remise en liberté, la situation sème le trouble dans ce petit village de 26 habitants. Mardi 28 juillet, un conseil municipal a eu lieu en l'absence de l'édile, alors que les adjoints semblent dépassés par l'ampleur médiatique de l'histoire.
"Certains habitants étaient agacés"
Au départ, le conseil municipal était consacré à des questions comptables. Mais le sujet a rapidement dérivé sur l'absence du maire, qui pose des problèmes pratiques. "Le contrat de deux salariés arrive à échéance le 31 août, explique Yohann Trélohan, deuxième adjoint, contacté par francetv info. Il y a un employé communal et une secrétaire de mairie en formation, pour remplacer notre secrétaire de mairie qui part bientôt à la retraite. Et du coup, pour les renouveler, on ne sait pas comment faire, car c'est une prérogative du maire !"
Mais la situation du maire a également donné lieu à quelques agacements. "Il y avait beaucoup de monde – plus que d'habitants. Certains étaient agacés, oui. Il y a eu beaucoup de questions et certains voulaient qu'on prenne des décisions pour démissionner le maire, poursuit Yohann Trélohan. Mais ce n'est pas dans nos compétences." En effet, dans ce cas précis, c'est l'article L 2122-17 du Code des collectivités territoriales qui s'applique :
En cas d'absence, de suspension, de révocation ou de tout autre empêchement, le maire est provisoirement remplacé, dans la plénitude de ses fonctions, par un adjoint, dans l'ordre des nominations et, à défaut d'adjoint, par un conseiller municipal désigné par le conseil ou, à défaut, pris dans l'ordre du tableau.
Les quatre élus ont voté à l'unanimité la suppression des indemnités du maire pendant son absence, précise Le Dauphine Libéré (abonnés). Celles-ci ne seront pas reversées à Frédéric Girerd, premier adjoint chargé de l'intérim.
"Il sera toujours le bienvenu"
"Nous étions au courant de l'emprisonnement du maire en Italie", indique la préfecture de la Drôme à francetv info. Elle aurait d'ailleurs conseillé aux adjoints de ne pas trop répondre à la presse et de privilégier les huis clos. "Nous sommes dans la continuité du mandat du maire, poursuit la préfecture. A priori, il n'y a pas lieu de faire de nouvelles élections et il faudra attendre le retour de l'édile pour connaître ses intentions et son éventuelle démission."
Pour Yohann Trélohan, c'est tout vu. "Je le connais depuis cinq ans, on se connaît tous, ici. Qu'il purge la peine et il sera toujours le bienvenu. Hier soir, on était même en train de se dire qu'il fallait arroser son jardin, parce qu'il est en train de brûler au soleil."
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