: Vidéo Les parents de deux fillettes placées en rétention à Roissy réagissent
La police rejette toute faute, mais le Défenseur des droits a décidé, vendredi, de se saisir de l'affaire et a ouvert une enquête.
Une polémique et des questions. Deux petites filles, une Ivoirienne âgée de trois ans et demi, et une Française de 6 ans vivant au Cameroun, ont été placées en rétention en zone d'attente de l'aéroport de Roissy pendant plusieurs jours sans pouvoir entrer en contact avec leurs familles. La police rejette toute faute, mais le Défenseur des droits a décidé, vendredi 12 juin, de se saisir de l'affaire et a ouvert une enquête.
Andreane, 6 ans, a passé quatre jours dans la zone d'attente pour personnes en instance (Zapi), et Fanta, 3 ans et neuf mois, a été placée cinq jours dans les mêmes lieux, au statut juridique d'exception, destiné aux sans-papiers non admis en France. Les enfants y sont accueillis par du personnel de la Croix-Rouge spécialement formé.
"Pour une fille de 6 ans, ça fait mal"
Stéphanie Ngatcha, la mère d'Andreane, a confié son angoisse et son indignation à France 3. "On avait rien, on ne savait pas du tout où elle était, a-t-elle expliqué. Pour une petite fille de 6 ans, ça fait mal." expliquant qu'elle ne savait pas où était son enfant qui venait passer des vacances avec elle.
Sa fille, qui revenait du Cameroun a reconnu sa mère, à l'aéroport comme au tribunal, et était capable de nommer son ancienne institutrice et ses camarades de classe sur une photo, souligne le jugement. "On ne se sent plus français et on a l'impression que ça peut arriver à n'importe quelle personne d'origine étrangère", s'est indigné Stéphanie Ngatcha. Elle-même née en France, explique n'avoir, comme sa propre mère, qu'une nationalité, française.
Un faux passeport pour Fanta
La situation de Fanta est plus complexe : elle est arrivée avec un faux passeport, acheté en Côte d'Ivoire par son père, lui-même en situation irrégulière. Il explique avoir procédé ainsi "pour éviter qu'elle ne soit excisée" et affirme avoir demandé l'asile pour elle.
Les policiers l'ont placée en Zapi, car ils avaient un doute sur le lien de parenté qui les unissait. L'administrateur a rapidement constaté "des liens affectifs évidents" avec l'enfant, mais voulait encore s'assurer que la fillette n'avait pas, par exemple, été arrachée à sa famille ivoirienne. Selon la police des airs et des frontières (PAF), 342 mineurs isolés - ou se déclarant tels - ont été placés en zone d'attente à Roissy en 2013. Seule une trentaine d'entre eux avait moins de 13 ans.
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