Viol de Courbevoie : "Notre fille a vécu l'antisémitisme dans sa chair", témoignent les parents de la collégienne dans "Le Parisien"
"Notre fille a vécu l'antisémitisme dans sa chair", déclarent, lundi 24 juin dans Le Parisien, les parents de la collégienne de 12 ans, séquestrée, insultée et violée par un groupe de garçons de son âge le samedi 15 juin à Courbevoie (Hauts-de-Seine), notamment en raison de sa religion juive.
"Elle est très choquée. Ses agresseurs lui ont volé son enfance", assurent ses parents, qui s'expriment pour la première fois depuis les faits. "C’est un acte clairement antisémite qui est lié à l’importation en France du conflit israélo-palestinien. L’expédition punitive consistait à venir massacrer une personne parce qu’elle est juive", estiment-ils.
"Un antisémitisme pesant, visible, palpable"
Selon sa mère, l'un des trois garçons mineurs avait appris que la collégienne avait menti sur sa religion, en affirmant qu'elle était musulmane : "D’après ce que nous avons compris, F. (le mineur de 12 ans) a dit à notre fille : 'Pourquoi tu as menti ? Je sais que tu n’es pas musulmane... Alors, tu es de quelle religion ?' En fait, il avait appris que notre fille était juive et il en déduisait qu’elle était forcément 'pro-Israël' et anti-palestinienne. La réalité est bien différente puisque notre fille, comme nous-mêmes, est pour le camp de la paix. Mais visiblement, ce F. n’a pas supporté le fait qu’elle ait pu lui mentir sur sa religion".
"Nous ne vivons pas un antisémitisme résiduel mais un antisémitisme pesant, visible, palpable", dit sa mère. "Nous voulons surtout que les consciences se réveillent et fassent la distinction entre un conflit extrêmement brûlant qui se déroule à l’étranger et les Français juifs de l’autre"."Nous espérons aussi que la société française prenne pleinement conscience du niveau de violence et de haine dont des enfants de 13 ans sont capables à l’encontre d’un autre enfant, au prétexte qu’il est juif", terminent les parents.
Dans cette affaire, deux mineurs de 13 ans ont été mis en examen pour "viol en réunion", "agression sexuelle en réunion", "tentative d’extorsion", "violences en réunion", "menaces de mort et injures à raison de la religion". Les deux ont été placés en détention provisoire. Le troisième mineur, âgé de 12 ans, a quant à lui été placé sous le statut de témoin assisté concernant les faits de viol. Il est mis en examen pour le reste des infractions.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.