Ce que l'on sait de l'arrestation d'un homme soupçonné à tort d'être Xavier Dupont de Ligonnès en Ecosse
Samedi, un test ADN a disculpé cet homme, arrêté à la descente d'un vol Paris-Glasgow.
Ce n'était pas l'épilogue d'une affaire mystérieuse, mais une nouvelle fausse piste. Un homme arrêté à l'aéroport de Glasgow en Ecosse (Royaume-Uni), vendredi 11 octobre, et un temps soupçonné d'être Xavier Dupont de Ligonnès, a été disculpé par un test ADN, ont appris France Télévisions et franceinfo de source policière samedi.
Des doutes existaient déjà au sujet d'une comparaison d'empreintes digitales, dont les enquêteurs français ont pensé dans un premier temps qu'elles identifiaient la personne arrêtée comme étant le fugitif nantais. La correspondance n'était finalement que partielle, a-t-on appris samedi de sources policières. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de l'homme interpellé, et de l'imbroglio sur son identité.
Les enquêteurs avaient reçu une dénonciation anonyme
Selon nos informations, les enquêteurs français avaient reçu, en début d'après-midi, vendredi, un appel de leurs homologues écossais indiquant qu'un homme soupçonné d'être Xavier Dupont de Ligonnès allait monter dans un avion pour Glasgow, depuis l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Selon nos informations, les policiers écossaient avaient été informés par un appel anonyme. On ignore l'identité de son auteur, et la raison pour laquelle il a porté ces accusations.
Les policiers français n'ont pas eu le temps d'arrêter le passager à Roissy et c'est la police écossaise qui a procédé à son arrestation à sa sortie de l'avion, à Glasgow.
Il ne ressemblait pas à Dupont de Ligonnès, et voyageait sous un autre nom
Plusieurs sources l'affirmaient : l'homme interpellé à Glasgow ne ressemblait pas physiquement à Xavier Dupont de Ligonnès. S'il s'agissait du fugitif, cela voudrait dire qu'il aurait complètement changé son apparence, expliquait une source policière à franceinfo vendredi. "Il faut le voir pour le croire, il est absolument méconnaissable !", s'étonnait également un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur auprès de Ouest-France, vendredi.
Selon nos informations, avant même les résultats du test ADN, l'homme arrêté à Glasgow démentait, logiquement, être le père de famille nantais. Sur son passeport figurait un autre nom, ainsi qu'une adresse à Limay, dans les Yvelines. Vendredi soir, une perquisition y avait été menée.
Sur place, franceinfo avait interrogé un couple de voisins, qui affirment connaître l'occupant de la maison perquisitionnée "depuis trente ans". Ils jugeaient impossible qu'il s'agisse de Xavier Dupont de Ligonnès. "Il vit [en Ecosse] avec son épouse et régulièrement, il revient en France", expliquent-ils, assurant que leur voisin "ne pouvait pas être à Nantes" en 2011.
Une incompréhension autour d'empreintes digitales
Vendredi, les enquêteurs français, s'appuyant sur des informations venues d'Ecosse, se disaient certains que c'était bien Xavier Dupont de Ligonnès qui avait été arrêté à Glasgow. Leur confiance reposait sur le résultat d'une comparaison effectuée par la police écossaise entre les empreintes digitales de l'homme interpellé et celles du fugitif.
Des doutes ont commencé à émerger samedi. Selon nos informations, il s'est finalement avéré que la correspondance établie par les Ecossais n'était que partielle. Dans un premier temps, les enquêteurs français ignoraient que la police écossaise se reposait sur des critères moins stricts : cinq points de correspondance leur suffisent pour affirmer que deux empreintes correspondent, quand la loi française en demande 12. Par ailleurs, selon nos informations, les policiers français pensaient que le prestigieux service Scotland Yard avait établi cette correspondance. En réalité, l'analyse avait été réalisée par la police aux frontières écossaise.
Par ailleurs, des empreintes avaient également été relevées lors de la perquisition au domicile de l'homme interpellé, à Limay (Yvelines), vendredi soir. D'après nos informations, celles-ci ne correspondaient pas aux empreintes digitales de Xavier Dupont de Ligonnès.
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